Nous assistons, ce dernier temps, à la création des plateformes au pays. Cela donne l’impression chaque fois qu’il y a une situation quelconque, des plateformes ou associations naissent qui ne se limitent à cette situation, sans aucun objectif à moyen terme. Au fond, c’est presque que les intérêts égoïstes qui sont visés.
La période, que le pays vit actuellement, nécessite certes la recherche de la paix. Et cela est tout à fait normal que les tchadiens se regroupent en associations ou plateformes pour y proposer des pistes de solutions. Mais à voir de prêt, ces plateformes qui se créent à tous azimuts sont juste pour beaucoup, un moyen de rechercher sa pitance ou en jargon local son « gombo ».
Au lendemain de la mort du maréchal du Tchad lorsque les messages de haine et de division ont commencé par envahir la toile, des plateformes sont nées qui disent combattre ce phénomène. Et elles sont de toutes les classes sociales et tellement nombreuses avec des dénominations diverses qu’on ne peut toutes les recenser. Plateformes des partis politiques, plateformes des femmes, plateformes des jeunes, plateformes des artistes, et la liste est longue. Il ne reste que la plateforme de toutes ces plateformes. Il y en a qui disent rassembler plus de 100 ou 200 associations qui soutiennent ou luttent contre tel.
Leur naissance a une raison unique, et il faut dire qu’elle est bonne cette raison. Car, c’est de contribuer à la cohabitation pacifique et au vivre-ensemble au Tchad. Un objectif important. Mais, ces plateformes ressemblent à certains partis politiques satellites au pays. Aucune organisation fiable en leur sein, certains, juste après leur naissance, disparaissent ou on entend plus parler d’elles. Pourtant, la cohabitation pacifique ou le vivre-ensemble ne peut être possible que par simple communiqué de presse ou déclaration publique. C’est le résultat d’un à faire à la base et de manière constante.
Il est bien vrai que les initiateurs de ces plateformes sont en grande partie des personnes bien connues de la sphère politique du pays. Surtout lorsque nous voyons d’une association dans deux ou trois plateformes différentes qui militent pour presque la même cause, cela montre combien c’est une lutte d’intérêts.
S’engager pour véhiculer la valeur de paix à ses concitoyens est un acte hautement salutaire. Mais il est important que cela se débarrasse des calculs malhonnêtes et que l’engagement soit fait avec plus de dévouement. Car la paix, c’est ce que tout le monde cherche et souhaite de tout son vœu au pays de Toumaï.
Des plateformes, le Tchad en compte combien, Dieu seul sait. Elles prétendent promouvoir la paix, le vivre ensemble, etc. mais ces valeurs ne sont pas malheureusement promues. Car souvent, des gens proclament soutenir tel ou tel, mais au fond, ne savent pas ce qu’ils soutiennent. Des initiateurs de ces organisations doivent peut-être repenser tout cela, pour plus de résultats. Sinon, en la demeure, ça semble être une perte d’énergies, surtout pour ceux qui veulent faire le sérieux.