Tchad : Le dernier bilan des vagues de manifestations dans la ville de Faya-Largeau

Jusqu’à ce soir du jeudi, l’opinion publique ne savait toujours rien de précis sur les événements en cours à Faya, chef-lieu de la Province du Borkou. Tant les différentes informations qui circulent se contrastent les unes après les autres, comme en toute situation de crise. Mais les choses se précisent peu à peu.

Un communiqué laconique de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) vient trancher avec les prises de position. « Dans la journée d’hier, 17 novembre 2021, la population de Faya-Largeau est sortie manifester, pacifiquement. Elle a été accueillie par les forces de l’ordre qui ont ouvert le feu faisant un mort et un blessé », informe avec précision le communiqué de la CNDH publié ce 18 novembre soir.

Depuis le 16 novembre,  des images de manifestations de la population contre les nouvelles mesures appliquées par les autorités locales pour les rafler circulent. Dans les rues de Faya, l’on voit des jeunes manifestants brulant des pneus et scandant en réclamant la démission du Gouverneur de la Province du Borkou, le général Ismat Issakha.   

Le bilan provisoire est d’un mort et plusieurs blessés, selon des informations recoupées. Contacté par nos confrères de Tchad infos, le Gouverneur de la province du Borkou rejette les allégations de la population corroborées par la CNDH. « Ce sont des fausses allégations parce que l’arme a été tirée par derrière et il n’y pas des forces de défense derrière les manifestants. Et d’ailleurs c’est eux-mêmes qui étaient armés, et nous avons enregistré deux blessés », rapporte Tchad infos qui l’a joint par téléphone.

 « Quand nous avons instauré toutes ces mesures, ce sont les trafiquants et les coupeurs de route eux-mêmes qui ont mobilisé les jeunes de 12 à 15 ans pour semer la terreur…», clame le gouverneur à notre confrère.

Selon le président de la commission mixte de sécurité de la province du Borkou et commandant de la zone de défense n°7 « il est demandé aux propriétaires de se rendre à la commission munis de leurs pièces justificatives afin de retirer leurs véhicules », rapporte Alwihda Info, qui parle d’une note datant du 16 novembre dans laquelle il est demandé à ceux qui ne détiennent pas des pièces afférentes devront automatiquement les délivrer en vue de retirer leurs véhicules. Idem pour ceux ne disposant pas de pièce d’en faire délivrer, selon la même source.

A en croirele général Ismat Issakha,depuis sa nomination à la tête de ladite province, il a reçu des instructions fermes des plus hautes autorités du pays, celles de restaurer l’autorité de l’Etat. Aussi, selonle président de la commission mixte de sécurité de la province du Borkou « les rafles continuent et les contrevenants seront traqués par la Loi ». Il est donc urgent que les autorités envisagent une solution médiane entre la population et les autorités locales afin d’éviter le débordement, en les amenant à faire preuve de maturité dans le respect des institutions étatiques, en même temps qu’il faut coûte que coûte garantir la sécurité des personnes et de leurs biens. C’est aussi cela le sens du communiqué de la CNDH qui « rappelle aux forces de l’ordre l’interdiction stricte de l’usage des armes à feu lors de manifestations pacifiques ». En attendant l’enquête annoncée par la CNDH, des images montrant du bain de sang humain après ces manifestations ont circulé. Le Gouverneur, lui, rassure rassure quant au retour de l’ordre dans la ville.

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