Les chefs d’État de la Cédéao se sont réunis en sommet extraordinaire sur la situation du Mali, dimanche 30 mai. A la fin de ces assises, ils ont suspendu le Mali des instances de l’organisation sous-régionale. Ils réclament la nomination d’un Premier ministre civil ainsi que la formation d’un gouvernement inclusif pour poursuivre les réformes, entre autres. Mais des sanctions économiques, plus contraignantes pour un pays comme le Mali, ne sont pas prononcées. Un ouf de soulagement pour les autorités maliennes.
Les Maliens s’attendaient à cela. Une sanction économique coûterait chère au Mali qui dépend économiquement du Sénégal et de la Côte-d’Ivoire. La classe politique dans son ensemble s’est réjouie qu’aucune sanction économique n’ait été prononcée à l’encontre du pays par les chefs d’État de la Cédéao. Pour Hamidou Doumbia, secrétaire politique du parti Yéléma qui, aux premières du lundi 24 mai, a condamné le coup de force, « ces décisions ne compromettent pas les pauvres citoyens qui auraient pu subir les conséquences des actes qu’ils n’ont pas posés ».
De son côté, le M5-RFP, à qui le poste de futur Premier ministre a été promis, une réunion est prévue pour définir une position commune. Mais pour un cadre du mouvement du 5 juin, la décision de la Cédéao d’accompagner le processus de transition sans imposer un nouveau président, autre qu’Assimi Goïta, est un bon signal. Une décision qui signale comme une perte en vitesse de la France et l’Union européenne, qui avaient parlé d’un coup d’Etat inacceptable.
De la position des dirigeants des pays membres de la Cédéao, le respect des délais fixés en septembre dernier, pour aboutir à des élections démocratiques et un gouvernement civil, est primordial. Pour Adama Diarra, il s’agit aujourd’hui « de travailler afin que cette période d’exception dure le moins longtemps possible ».
Conformément au chronogramme défini par l’ancien exécutif de transition, la future élection présidentielle doit se tenir le 27 février 2022. Une date que la communauté des États d’Afrique de l’Ouest demande aux nouvelles autorités de maintenir. Assimi Goïta, le nouveau président de transition, rassure depuis le début qu’il respectera les délais transitoires.