Par Azoudoum Aweina Gédéon
A Khartoum, où il a été reçu par son homologue soudanais, le président du conseil souverain de la transition, le Général Al-Burhran Abdourrahman, le PCMT, Mahamat Idriss Deby est arrivé au Soudan le 29 août 2021 pour discuter avec son frère, des défis sécuritaires auxquels font face les deux pays, au niveau de leurs frontières communes. Cette visite est loin d’être anodine : le Tchad, le Soudan et la Libye traversent tous la période de transition politique, alors qu’ils font face à une insécurité permanente.
Dans l’un de ses discours, Mahamat Idriss Déby a appelé à une solidarité mutuelle entre le Soudan et le Tchad face à la menace posée par la présence dans le sud libyen des hordes mercenaires, susceptibles de mener de nouvelles agressions comme le Tchad en a été victime, conduisant le pays dans une incertitude politique.
Le président du Conseil militaire de transition a également souligné les enjeux que représentent les groupes armés se trouvant sur le sol libyen. Puisque « ces mercenaires qui sont recrutés, formés, encadrés, armés et financés par des puissances étrangères, ne doivent pas être autorisés à quitter la Libye à cause de la grave menace qu’ils constituent pour la stabilité et la sécurité du Tchad et du Soudan », craint le PCMT.
N’Djaména et Khartoum veulent revoir leur copie
Les deux homologues ont discuté de la mise en œuvre de l’accord quadripartite sur la surveillance et la sécurisation des frontières, signé à N’Djamena en mai 2018, entre la Libye, le Niger, le Soudan et le Tchad. Par le passé, le Soudan et le Tchad ont créé leur première force mixte, le 15 janvier 2010, prévoyant notamment l’occupation des postes et la sécurisation de leur frontière la même année. Cette force mixte considérée aujourd’hui comme un exemple en Afrique, pour le fait qu’elle a permis de « stabiliser la situation sécuritaire à la frontière et de contribuer à renforcer les échanges économiques entre les deux pays », a noté le Vice-président du conseil souverain soudanais, Hamdam Dagalo.
Le général Mahamat Idriss Déby a aussi abordé avec le premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, les sujets de coopération relevant du développement, notamment les projets de chemin de fer, de l’interconnexion à fibre optique, la zone Franche au port Soudan, de grands projets qui tiennent à cœur N’Djaména depuis plusieurs années ; projets qui doivent désenclaver le Tchad sur le plan routier et numérique pour au moins favoriser le décollage de son économie.
Ce qui est important, les deux états partagent de bonnes relations diplomatiques notamment sur le plan sécuritaire, si bien que les destins des deux peuples sont liés. Cette entrevue intervient juste un jour après la rencontre à N’Djaména du président du conseil souverain de la transition libyenne avec son homologue du Tchad. La question de la sécurité interne et dans les frontières reste en tout la première priorité politique du régime de transition au Tchad.