Longtemps annoncé, le projet multilatéral Cameroun-Tchad pour le prolongement de la ligne ferroviaire entre le Cameroun et le Tchad peut désormais commencer. Notamment, pour le volet concernant l’étude de faisabilité y afférente. Les financements dédiés à cette étude sont désormais disponibles.
Après un don de 1,6 milliard de FCFA accordé par le Fonds Africain de Développement (FAD) au Tchad, un montant similaire vient d’être alloué au Cameroun, sous forme de prêt concessionnel. Un accord y relatif a été signé le 20 février dernier entre le ministre Camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, et le responsable pays pour le Cameroun de la Banque Africaine de Développement (BAD), Soloman Koné. Ce dernier, par ailleurs, directeur général adjoint de la BAD pour l’Afrique centrale, a d’ailleurs rassuré que « nous avons déjà entrepris avec les entités compétentes des deux pays, la quasi-totalité des diligences préalables au démarrage effectif de la présente opération. Le fort engagement de chacun des deux États, a-t-il ajouté, devrait permettre d’accélérer sa mise en œuvre ».
D’un coût estimé 3,136 milliards de FCFA, cette étude devrait à terme contribuer à la réalisation d’un projet communautaire de transport ferroviaire efficace et économique, en vue de favoriser l’intégration économique régionale et le développement des zones à fortes potentialités minières, industrielles et agricoles au Cameroun et au Tchad. De manière spécifique, il est question d’élaborer les études techniques, économiques, financières, juridiques, environnementales et sociales requises pour la construction et l’exploitation d’une ligne ferrée entre N’Gaoundéré et N’Djamena. Comme l’a indiqué Alamine Ousmane Mey, entre le Cameroun et le Tchad, les échanges économiques représentent environ 203,4 milliards de FCFA annuellement. D’où l’importance de ce projet de prolongement de la ligne ferroviaire entre les deux pays. Lequel projet va s’ajouter à celui de l’aménagement de la route Batchenga-Ntui-Lena-Tibati- N’Gaoundéré, tout comme la construction du pont sur le fleuve Logone entre les villes de Yagoua au Cameroun et Bongor au Tchad. Ces projets devraient à terme soulager le corridor Douala-Ndjamena qui fait aujourd’hui l’objet d’une surexploitation.
Dans l’ensemble, pour le compte feuille de la BAD, en sa qualité de chef de file mandaté de l’Union africaine dans le domaine des infrastructures, avec ce nouveau financement qui vient s’ajouter à d’autres projets régionaux majeurs en cours entre le Tchad et le Cameroun, c’est un montant cumulé d’environ 286,6 milliards de FCFA qui est investi dans le cadre de l’appui de la BAD à l’intégration régionale en Afrique centrale. Et à ce jour, le portefeuille actif du Groupe de la BAD au Cameroun, informe-t-on, compte 33 projets pour un montant cumulé d’environ 1 446 milliards de FCFA.