Le corps de Robert Card, recherché depuis deux jours par la police du Maine pour la double fusillade qui a fait 18 morts, a été retrouvé vendredi. Il s’est vraisemblablement suicidé avec une arme à feu.
L’auteur présumé de la pire tuerie de l’année aux États-Unis a été retrouvé mort après deux jours d’une intense chasse à l’homme dans le Maine, ont confirmé, vendredi 27 octobre, les autorités de cet État du nord-est du pays.
« Il est mort (…) La police de l’État du Maine a localisé le corps », a indiqué la gouverneure du Maine, Janet Mills, au sujet du suspect de la tuerie qui a fait mercredi 18 morts, âgés de 14 à 76 ans, dans la ville de Lewinston.
Cet homme de 40 ans nommé Robert Card, réserviste dans l’armée, semble s’être suicidé avec une arme à feu, d’après Michael Sauschuck, le responsable de la sécurité publique du Maine. Il a précisé que le corps avait été retrouvé à 19 h 45 près d’une rivière à Lisbon Falls, un bourg situé à une quinzaine de kilomètres de Lewinston. Dans la soirée à Lisbon Falls, des routes menant à la rivière Androscoggin étaient bloquées par la police, selon une journaliste de l’AFP.
« Ce soir, les habitants du Maine peuvent pousser un soupir de soulagement », a réagi sur X (anciennement Twitter) la sénatrice du Maine, Susan Collins, qui a dit avoir été prévenue par le président Joe Biden « que l’auteur de ces attaques abominables à Lewiston avait été retrouvé ».
Les États-Unis ont vécu « deux jours tragiques », a déclaré le président américain, Joe Biden, dans un communiqué. « Je continuerai à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour mettre fin à cette épidémie de violence armée. La communauté de Lewiston – et tous les Américains – ne méritent rien de moins », a-t-il ajouté.
Victimes de 14 à 76 ans
Dénonçant un acte « tragique et insensé », le président américain avait demandé, jeudi, au Congrès d’adopter « une interdiction des armes d’assaut » – énième appel du genre par le démocrate, malgré une majorité introuvable depuis des décennies pour un tel changement de législation.
Mercredi soir, armé d’un fusil semi-automatique, Robert Card avait ouvert le feu dans un bowling de Lewinston, puis une dizaine de minutes plus tard, dans un bar-restaurant de cette ville de 36 000 habitants, tuant 18 personnes et faisant 13 blessés.
Sept personnes ont perdu la vie dans le bowling, huit dans le bar-restaurant et trois blessés ont succombé à l’hôpital. Les victimes sont âgées de 14 à 76 ans. Parmi elles, un père et son fils, âgé respectivement de 44 ans et 14 ans, et un couple de 73 et 76 ans.
Un centre d’éducation pour sourds et malentendants, situé sur une petite île à 45 minutes au sud en voiture de Lewiston, a été particulièrement frappé par la tragédie : parmi les tués au bar-restaurant « Schemengees bar and Grille », quatre hommes ont des liens avec l’école, comme anciens élèves, éducateurs ou parents, a expliqué à l’AFP la directrice de l’établissement, Karen Hopkins. Ces quatre amis s’étaient réunis mercredi soir pour jouer au cornhole, un jeu d’adresse typiquement américain, a-t-elle indiqué.
Le fléau des violences par arme à feu
Cette tuerie est la pire aux États-Unis depuis celle de l’école d’Uvalde au Texas, où un tireur avait abattu 19 enfants et deux enseignantes en mai 2022. Ce pays paie un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur son territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès. Les États-Unis comptent davantage d’armes individuelles que d’habitants.