Niger, du fait de la cherté des coûts du hadj 2022 et du quota du nombre de pèlerins revu à la baisse par les autorités saoudiennes, plusieurs centaines de Nigériens n’ont pas pu effectuer le hadj. Ils sont seulement 7 194 candidats à avoir été autorisés cette année, contre plus de 12 000 en 2019. Les coûts aussi sont en hausse de près d’un million de francs CFA. Les personnes recalées espèrent que le pèlerinage de l’année prochaine sera à leur portée.
Plusieurs centaines de Nigériens n’ont pas pu effectuer le pèlerinage à la Mecque cette année à cause de la cherté des coûts et du quota fixé par l’Arabie saoudite. En 2019, quelque 2,5 millions de musulmans du monde entier y avaient participé. Mais l’épidémie de coronavirus a contraint les autorités saoudiennes à limiter les rassemblements à seulement quelques milliers en 2020 et 2021. Covid-19 oblige, la foule de pèlerins a été limitée cette année à un million de fidèles et 850.000 étrangers ont été tirés au sort pour y participer, à condition d’être vaccinés et de présenter un test PCR négatif.
Le prix fixé par les Saoudiens dépasse largement le pouvoir d’achat des Africains de manière générale et particulièrement les Nigériens qui ne savent à quel saint se vouer. « C’est effectivement un montant élevé pour le Nigérien moyen. Nous souhaiterions que l’année prochaine, ce prix soit revu largement à la baisse », explique un nigérien. « Les pauvres ne pourront pas effectuer le hadj et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux à vouloir s’y rendre. Il y a trop de charges : le mouton de la tabaski, la scolarité des enfants… Bref, à cause de cette hausse des coûts du hadj, beaucoup de gens devront rester au pays. » lance un autre abattu par les charges. La tabaski, ou Aïd al-Adha, célébrée ce samedi, est l’occasion d’un repas partagé en famille et avec les voisins avec un mouton sacrifié le jour même.
Malgré le départ des pèlerins, le hadj 2022 est une préoccupation pour Mamane Sani : « En tant que nigérien, un pays pauvre, même si on a la foi, avec les tarifs trop élevés, là on ne peut pas y aller. » Souleymane Mahamadou lui prend la chose avec philosophie : « Le hadj, c’est un acte religieux, tu as la volonté, tu as mis tes moyens, si tu n’y es pas allé, ce n’est pas de ta faute. Il faut prendre la chose avec philosophie. »
Source RFI