Crise entre Bamako-Abidjan: Pour l’ONU, les soldats ivoiriens à Bamako ne faisaient pas partie de la Minusma.


L’État-major des armées de Côte d’Ivoire persiste et signe que ses 49 militaires interpellés à l’aéroport de Bamako dimanche dans le cadre de la Minusma. Mais l’ONU a du mal à clarifier si ces déploiements qui ont commencé en 2019 ont une mission aussi claire qu’Abidjan ne l’affirme. Djimtoné Ndolengar.

Dans un premier temps, les équipes de l’ONU, tant à New York qu’à Bamako, ont corroboré la version ivoirienne. Mais après recoupement, de nouvelles informations ont permis de dévoiler que les soldats ivoiriens n’étaient pas considérés comme des éléments nationaux de soutien (NSE) par les Nations unies, et pour l’organisation, il s’agissait avant tout d’une affaire bilatérale, rapportent notre correspondante au siège des Nations unies à New York, et notre journaliste au service Afrique.

Cela a été confirmé par Fahran Faq, porte-parole des Nations unies : « Les troupes ivoiriennes n’appartiennent pas aux forces de la Minusma. Une requête de la Côte d’Ivoire, pour déployer des éléments nationaux de soutien a été approuvée en 2019. Cependant, aucune troupe n’a été déployée sous cette convention depuis ce moment-là. Nous encourageons vivement les deux pays à travailler ensemble pour résoudre la situation et permettre la libération des troupes détenues. »

En clair, Abidjan a bien signé une convention en 2019 avec l’ONU pour pouvoir déployer ses soutiens logistiques. Mais si des soldats ont été envoyés à Bamako ces trois dernières années, cela n’a pas été organisé dans le cadre de cette convention : au final, ils n’étaient donc juridiquement, légalement, et administrativement pas considérés comme des NSE.

S’agit-il d’un simple cafouillage administratif, d’une erreur de formalisation ? La faute incombe-t-elle à l’armée ivoirienne ou aux équipes onusiennes ? Des questions restent en suspens.

Malgré ces informations, l’État-major ivoirien répète que le contingent des 49 militaires fait bien partie des éléments nationaux de soutien (NSE) et qu’il était donc légitime, comme l’avait initialement confirmé le porte-parole de la Minusma au lendemain de leur arrestation.

La haute hiérarchie militaire rappelle que sept de ces NSE se sont succédé par le passé sans le moindre problème. C’est pourquoi le colonel Guézoa Mahi Armand, conseiller aux Opérations extérieures du chef d’État-major général des armées, récuse l’accusation de « mercenariat » lancée par les autorités maliennes :

« Le MOU signé avec l’ONU nous autorise à détenir des armes, pour nous protéger et protéger les installations qui nous abritent, et je vous rappelle quand même qu’il s’agit des terroristes au Mali. Le transport de ce matériel a été effectué conformément à la réglementation, soit un avion pour le personnel et un autre pour les armements et munitions. Ils n’ont donc pas débarqué avec des armes en mains, et, habillés en uniformes, ils n’ont nullement caché leur identité. Toute cette polémique ne devrait donc pas avoir lieu. » affirme-t-il.

Le haut-gradé explique également que ses éléments n’ont pu être enregistrés dans les fichiers de la Minusma, car ils ont été interpellés dès leur atterrissage à l’aéroport de Bamako, les empêchant ainsi d’effectuer les formalités administratives habituelles.

Sources RFI

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