On ne compte plus le nombre d’initiatives qui se sont penchées au chevet du Sahel, cette grande digue naturelle qui protège l’Europe mais qui, au fil des années, se fissure, prend de l’eau et, si rien n’est fait, risque de s’effondrer et provoquer un chaos aux conséquences humaines et économiques désastreuses. Le G5 Sahel, porté sur les fonts baptismaux le 16 février 2014 par la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, est de celles-ci.
A l’instar des précédentes initiatives, le G5 Sahel est né avec des malformations congénitales qui sont en passe de lui être fatales. Dans sa conception, son financement tout comme dans son mode de fonctionnement, le G5 Sahel est fortement tributaire de la mainmise des puissances étrangères d’une part, et de trop fortes attentes qu’il ne peut satisfaire d’autre part.
Manifestement, il manque au G5 Sahel cette appropriation populaire par les populations qu’il est censé servir et qui pourrait garantir son efficacité et sa durabilité.
Pour toutes ces raisons, les contradictions profondes qui minent l’organisation de coopération régionale lui ont valu le retrait du Mali le 15 mai dernier, fragilisant davantage cette jeune organisation et douchant, par la même occasion, les espoirs de plus de 80 millions de populations.
Pour autant, tout est-il perdu pour le G5 Sahel ? Pourra-t-il survivre au retrait du Mali et aux difficultés de tous ordres qui l’assaillent ? Le retrait du Mali est-il temporaire ou irrévocable ? Autant de questions que populations et institutionnels se posent et auxquelles les réponses semblent difficiles à esquisser.
Dans ce contexte, le Colloque Afrique-Europe, Spécial Sahel, qu’accueille la capitale mauritanienne, du 27 au 28 juin prochain, est porteur de grand espoir.
« Sahel : Développement, gouvernance et droits humains pour la sécurité des populations », tel est le thème de ce colloque international qui est une initiative des députés européennes Maria Arena (S&D MEP) ; Emanuela Del Re (EUSR Sahel), en collaboration avec le gouvernement de la République islamique de Mauritanie et les ONG Fight Impunity et No Peace Without justice. Pendant 48 heures, en présence de Mohamed Ould El-Ghazaouani, Président de la République islamique de Mauritanie, de Mme FindaKoroma, vice-présidente de la commission de la CEDEAO, des dizaines de représentants des sociétés civiles des 5 pays du sahel, d’intervenants et d’experts venus d’Afrique et d’Europe et d’invités spéciaux .