Selon les avocats de l’opposition, leur confrère Ahmed Sawab a été arrêté lundi dernier par la police tunisienne après la perquisition son domicile.
La porte-parole du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a indiqué que « le parquet près la cour d’appel de Tunis avait ordonné l’ouverture d’une enquête contre Sawab, suite à des déclarations qu’il avait faites dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, où il apparaissait devant le barreau des avocats le 19 avril dernier ».

Il est ainsi accusé de : menace de commettre des actes terroristes, tentative d’influencer des décisions judiciaires, mise en danger de la vie d’une personne protégée, ainsi que des menaces de sanctions pénales.
Cette arrestation fait suite, à la condamnation samedi par le tribunal tunisien, de l’un des dirigeants de l’opposition donc l’avocat était en charge. Il a été condamné à des peines de prison allant jusqu’à 66 ans pour complot contre la sécurité de l’Etat. Une chose que Sawab n’a pas digéré en déclarsnt : « De toute ma vie, je n’ai jamais assisté à un procès comme celui-ci. C’est une farce. Les sentences sont toutes faites, et ce qui se passe est un scandale et une honte. »
Rappelons que Sawab est un opposant au président Kais Saied et membre de l’équipe de défense des accusés dans l’affaire dite de « complot contre la sécurité de l’État ».
Cette affaire puise ses racine de la monopolisation des pouvoirs exécutifs par Saied après la suspension puis la dissolution du parlement élu en 2021, et des mesures ultérieures que l’opposition considère comme un « coup porté à la démocratie ». Notamment la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et la révocation de dizaines de juges.
Selon Amnesty International « cette condamnation représente une parodie de justice et démontre le mépris total des autorités pour les obligations internationales de la Tunisie en matière de droits de l’homme et d’État de droit ». Car, toutes ces arrestations et ces personnes ont été condamnées simplement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains ».
De son côté, l’avocat Bassam Trifi, président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme, a confirmé « que le parquet près le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme avait autorisé la détention de Sawab pour 48 heures dans l’attente des résultats de l’enquête ». Il espère donc que l’avocat sera libéré.