Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a réitéré la détermination du gouvernement à mettre fin à l’utilisation du franc CFA, une monnaie jugée incompatible avec les ambitions économiques du pays. Lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, il a souligné la nécessité d’une transition monétaire progressive, tout en appelant à une réforme concertée au sein de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA).
Devant les députés, Ousmane Sonko a déclaré : « Le FCFA ne cadre pas avec notre vision. Le président l’avait amorcé lors de sa dernière sortie. » Il a rappelé que le seul lien actuel entre le Sénégal et l’Europe reste la monnaie, tout en insistant sur l’importance d’une réforme bien préparée.
« On ne peut venir au pouvoir et faire table rase de tout. Il faut du temps et une bonne méthode », a-t-il expliqué, écartant toute décision précipitée. Deux scénarios sont envisagés :
- Une réforme concertée avec les pays membres de l’UEMOA.
- Une sortie unilatérale si les partenaires régionaux ne suivent pas.
« Soit la monnaie sera changée avec nos partenaires de l’UEMOA, soit nous prendrons nos responsabilités. Nous nous sommes fixé des délais », a-t-il averti.
Au-delà de la question monétaire, Ousmane Sonko a évoqué le rôle stratégique de l’Afrique dans l’économie mondiale. « L’Afrique doit être le prochain moteur de l’économie mondiale », a-t-il affirmé, plaidant pour une union économique plus forte et une autonomie financière accrue.
Cette déclaration s’inscrit dans une dynamique panafricaine, où plusieurs pays, comme le Mali et le Burkina Faso, expriment leur volonté de s’émanciper des héritages coloniaux, notamment sur le plan monétaire.
Une sortie du FCFA pourrait redéfinir les relations économiques du Sénégal avec la France et l’Union européenne. Les défis sont nombreux :
Stabilité financière : éviter l’inflation et la dévaluation.
Coopération régionale : maintenir une intégration économique en Afrique de l’Ouest.
Souveraineté monétaire : créer une nouvelle devise crédible.
Le gouvernement sénégalais mise sur une transition méthodique pour minimiser les risques, tout en encourageant ses voisins à emboîter le pas.
La position d’Ousmane Sonko reflète une volonté croissante en Afrique de l’Ouest de repenser les systèmes monétaires hérités de la colonisation. Si la réforme aboutit, elle pourrait marquer un tournant historique pour la souveraineté économique du Sénégal et de la région.
