Secoué par les soupçons de corruption pesant sur plusieurs de ses membres, le Parlement européen, considéré comme un modèle en matière d’encadrement des lobbies, se retrouve aujourd’hui face aux limites de sa réglementation.
Jusqu’ici parangon de transparence, le Parlement européen voit depuis quelques jours cette image écornée. Au cœur du scandale de corruption présumée visant son ex-vice-présidente Eva Kaili ainsi que plusieurs eurodéputés et attachés parlementaires, l’institution européenne était jusqu’ici une figure de proue en matière d’encadrement du lobbying.
« Le Parlement européen s’engage en faveur de la transparence et de l’éthique en ce qui touche les activités de lobbying », peut-on lire sur son site officiel. On y apprend que le Parlement utilise, avec le Conseil de l’UE et la Commission européenne, un registre de transparence commun pour surveiller les activités des représentants d’intérêts. Chaque institution a, en sus, la possibilité de prendre des mesures complémentaires.
De leur côté, les députés doivent publier des informations sur leurs contacts avec les groupes de pression.
Mais que dit la réglementation européenne en la matière, et comment cette politique de régulation a-t-elle pu être remise en cause avec le « Qatargate » ? France 24 fait le point.
C’est quoi le lobbying ?
Dans la réglementation européenne, le lobbying regroupe « toutes les activités menées dans le but d’influencer les politiques et les processus de décision des instruments de l’Union, quel que soit le lieu où elles sont réalisées et quel que soit le canal ou le mode de communication utilisé », nous dit le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Cette définition est l’une des plus larges qui existent. Y sont incluses les campagnes de communication dans les médias par exemple, ce qui n’est pas le cas en France