TCHAD : Tahir Nguilin face au tribunal des anonymes

Depuis quelques semaines, un petit groupe, tapi dans l’ombre, s’est donné pour mission de ternir à tout prix l’image du ministre des Finances, Tahir Hamid Nguilin. Armés de pages Facebook anonymes, ces tireurs embusqués diffusent des accusations en rafale.

Leur prétexte serait la suspension supposée de plusieurs trésoriers provinciaux et départementaux par l’Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption (AILC). On évoque détournements colossaux, complicités obscures avec le fondé de pouvoir Issa Chidi et des centaines de millions engloutis chaque mois. Bref, un scénario digne d’un mauvais film. Mais, à y regarder de plus près, il s’agit surtout d’une opération de nuisance et non d’une véritable affaire.

Car la réalité est plus têtue. À l’exception du trésorier d’Abéché, aucun autre n’a été épinglé pour détournement. Les trésoriers de Bol, de Baga-Sola, de Baïbokoum et de Sarh ont été contrôlés mais ne sont pas suspendus. Quant à celui du Guéra, il n’a même pas encore fait l’objet d’un contrôle. Alors, d’où vient cette rumeur selon laquelle certains seraient suspendus ? L’AILC pourrait-elle clarifier cette situation, surtout si certains de ses contrôleurs ne sont pas à l’origine de ces informations fallacieuses ?

Certains des trésoriers accusés n’ont même pas été entendus par l’AILC. Et pourtant, ils sont jetés en pâture, accusés d’avoir détourné des fortunes, alors que dans leurs départements, les dépenses réelles ne dépassent même pas 10 millions de francs par mois. Où sont donc passés les centaines de millions qu’on leur prête ? La ficelle est si grosse qu’elle en devient ridicule. Mais l’exactitude n’est pas l’objectif de ces pages anonymes. Leur seul but est de noircir l’image de Nguilin. Peu importe que des agents soient injustement cloués au pilori ou que des familles voient leur réputation détruite. L’important, pour ces lanceurs d’alerte anonymes, c’est de salir le ministre, quitte à inventer des dossiers.

Ce qui choque avant tout, c’est l’omerta observée par certains services de l’AILC. Plutôt que de clarifier les faits et de démentir ces rumeurs, laissant aux détracteurs de Tahir Nguilin l’illusion d’un triomphe, ces services ont choisi le silence, donnant involontairement crédit aux fake-news. Ces campagnes anonymes n’ont rien à voir avec la lutte contre la corruption. Elles relèvent d’un sport bien connu de la scène politique, celui d’utiliser la calomnie comme arme de règlement de comptes. Aujourd’hui, la cible est Nguilin. Demain, ce sera un autre. Tant que des pages sans visage continueront de répandre des accusations sans fondement, la politique restera polluée par ce brouhaha.

Au fond, ces dossiers qui circulent ne disent rien sur les trésoriers ni sur Nguilin. Ils révèlent surtout la fébrilité d’un petit groupe qui cherche désespérément à abattre un ministre. À force de tirer sur tout ce qui bouge, ces pages anonymes finissent par se trahir elles-mêmes.

Redaction : Ntep Franck

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