Le Tchad a retrouvé sa pleine souveraineté depuis ce 31 janvier 2025. Les derniers soldats français ont quitté le pays. Une occasion pour le Chef de l’Etat de marteler que la souveraineté ne se négocie pas.
A l’occasion, une cérémonie mémorable et sobre s’est déroulée à la base militaire française qui vient d’être rétrocédée aux forces de défense et de sécurité Tchadienne. L’époque du pré-carré est révolue à jamais. Une manière de décomplexer les relations entre la France et le Tchad et remettre tout à plat en ce qui concerne le partenariat.

Rappelons que le Tchad était en première ligne dans la libération de la France lors de l’occupation de la France par l’Allemagne pendant la seconde guerre mondiale. Il est le premier pays Africain à répondre à l’appel du Général De Gaulle le 18 juin 1940. La France en principe doit une dette de sang au Tchad mais il n’en est rien.
L’indépendance de façade octroyée a été le résultat de la promesse lénifiante faite par le Général De Gaulle pendant la conférence de Brazzaville de 1944. La décision prise par les autorités compétentes du pays a été applaudie chaudement par les tchadiens dans leur immense majorité. De ce qui précède, la nouvelle génération des chefs d’Etat de l’espace francophone entend implémenter une nouvelle donne politique dans leur pays respectif.

Le Tchad est embarqué et il a décidé de tourner définitivement cette page sombre de la coopération de plus de 125 ans avec la France. Le chef de l’Etat était entouré à cette cérémonie par deux opposants. Il s’agit du leader des Transformateurs Succès Masra qui venait de saisir la main tendue du Président de la République et celui du Rassemblement des Nationalistes Tchadiens (RNDT/Réveil) M. Pahimi Padacket Albert ainsi que d’autres personnalités de la République.
Pour beaucoup d’observateurs pointus, il faut saluer ce courage et la détermination du chef de l’Etat pour la réaffirmation de notre souveraineté. Il est temps de mettre de côté nos égos surdimensionnés et regarder dans la direction afin de travailler pour faire du Tchad un pays émergent.
Ousmane Bechirmi