Tchad-France : Déby met definitivement terme à l’accord militaire

Le président de la République, Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno a présidé ce 31 janvier, la cérémonie officielle de rétrocession de la base Adji Kossei marquant ainsi la rupture de l’accord de coopération militaire avec la France.

Après plusieurs années de collaboration avec le Tchad, Les troupes militaire française quittent le territoire du Maréchal Déby. Le 30 janvier , les 180 derniers militaires français ont quitté le sol tchadien. Une rétrocession qui vient boucler définitivement la présence des Forces françaises au Tchad, conformément à la volonté des hautes autorités tchadiennes.

Déby : « le respect d’un engagement patriotique »

La cérémonie officielle de rupture, a été présidé par le Chef-d’Etat le Maréchal Mahamat Idriss Déby It no, en présence des membres du gouvernement et quelque responsable français. Pour le Président, « Ce 31 janvier 2025 marque le retrait définitif et complet des forces françaises stationnées au Tchad. C’est, au bas mot, un nouveau lever de soleil, au ciel d’un Tchad entièrement souverain et résolu à assumer son destin ».

« Grace à Dieu et en réponse concrète à un engagement patriotique pris devant le peuple tchadien, nous assistons aujourd’hui, avec une réelle, profonde et légitime fierté, à la fermeture effective de la dernière base militaire française, installée au cœur de notre capitale, depuis plusieurs décennies ».

Pour lui, il ne s’agit pas d’une fin de collaboration entre le Tchad et la France. « Nous ne rompons pas nos relations avec la France, mais nous mettons un terme à la dimension militaire de cette coopération », a-t-il Indiqué.

Il faut rappeler que cette cérémonie met un terme à l’accord militaire avec la France dénoncé le 28 novembre 2024, donc l’échéance était prévu ce 31 janvier 2025. En effet, après la rétrocession des bases de Faya-Largeau et d’Abéché, la base de N’Djamena a été officiellement remise au Tchad ce mercredi 31 janvier. Le dernier avion militaire français a quitté la base Adji Kossey le jeudi 30 janvier à 15h50min.

C’est au nom de l’accord de coopération militaire datant de 1976, que la France était déployé militairement sur le territoire tchadien. Elle a fait jouer son accord de coopération technique en acheminant des munitions destinées aux forces tchadiennes .

Un tournant de l’histoire

La première phase interviews « en 1974 aux lendemains du coup d’État tchadien d’avril 1975. Elle fut en quelque sorte la poursuite de la politique des prédécesseurs de Valéry Giscard d’Estaing. La rébellion n’était pas intégrée à la politique française car elle n’était pas encore perçue comme un interlocuteur nécessaire, qualité qui restait l’apanage des autorités tchadiennes. Ainsi la France se tenait aux côtés de celles-ci, et les difficiles relations bilatérales, de même que le coup d’État ne vinrent pas démentir cette attitude ».

« Depuis 1970, les frictions entre les deux pays avaient été nombreuses. Le changement survenu à la tête de l’État français en 1974 apporta tout d’abord un léger mieux. Le président tchadien Tombalbaye pouvait penser qu’une page était tournée et que l’occasion était à saisir, d’autant que la situation tchadienne, tant sur le plan économique que politique, était particulièrement grave. Le pas fut donc franchi. La visite de F. Tombalbaye, en novembre 1974, alors que celui-ci n’était pas venu en France depuis avril 1972, marqua officiellement la réconciliation entre les deux pays ».

L’histoire

C’est exactement depuis 1897 après le traité de protectorat signé entre la France et Mbang Gaourang II, souverain du Royaume du Baguirmi, que l’armée française arrive au Tchad. Apres plusieurs année de marche avant l’indépendance du pays, le Tchad commence à prendre son envole et les échanges entre la France et le pays de Toumaï devient tendu. Jusqu’en 1976.

Rappelons que les unités françaises ont déjà abandonné plusieurs fois le territoire tchadien. Dans les année 70, elles l’avaient fait. La première fois, était en 1976 en laissant du reste sur place des matériels et un corps d’assistants techniques militaires au profit de l’armée tchadienne.

Depuis 1976, le Tchad assistait à un retour progressif des unités françaises à la demande du gouvernement tchadien. Ainsi, le contingent français avait eu ses effectifs renforcés surtout au début de 1978, après la chute de Faya-Largeau et l’occupation de l’ensemble du Tibesti par les forces du Frolinat. On dénombrait à cette époque deux mille cinq cents cadres et engagés, appartenant pour l’essentiel à la 11e division parachutiste, cantonnée dans le sud-ouest de la France. Et aussi à la 9e division d’infanterie de marine, stationnée en Bretagne. Des éléments de la Légion étrangère, de l’armée de l’air et de la marine ont renforcé ce dispositif.

Après cette signature de collaboration, les troupes françaises interviennent aux côtés de l’armée tchadienne dans le cadre de l’opération Tacaud lancée en 1978 pour contrer les forces antigouvernementales du Frolinat. Un Front de libération national soutenues par la Libye.

Le Tchad tire aujourd’hui tous les enseignements qui découlent de cette forme surannée de coopération militaire. Ainsi, pour le Tchad, les différences de sensibilité politique et d’opinions sur la gestion du pays, ne doivent pas offrir un terrain fertile aux ennemis de nation ! » « Nous devons mettre le Tchad, son indépendance, son droit à l’autodétermination, son intégrité territoriale et sa souveraineté internationale au-dessus de toute considération », a affirmé le président tchadien en clôturant son discours.

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