N’Djamena, 26 juillet 2025, la capitale tchadienne a accueilli la clôture du séminaire dédié à la décentralisation, un rendez-vous majeur pour le développement territorial et la gouvernance locale. Pendant plusieurs jours, acteurs issus de divers secteurs administration, politique, fiscalité ont approfondi la réflexion sur les mécanismes nécessaires pour déployer efficacement la décentralisation dans le pays.
La cérémonie de clôture, en présence du chef de l’Etat, Mahamat Idriss Deby Itno, a été l’occasion d’insister sur l’enjeu crucial de cette réforme pour l’avenir du Tchad. Le président a souligné que la réussite de la décentralisation repose avant tout sur la participation citoyenne et une meilleure appropriation des enjeux locaux par la population.
Une feuille de route pour la mise en œuvre
Les travaux ont permis d’adopter une plateforme stratégique, notamment à travers la lecture des recommandations et la présentation d’une feuille de route détaillant les différentes étapes du processus. Elle vise à structurer la mise en œuvre de cette réforme en phases successives, en insistant sur la transparence et la participation active des citoyens.
Le chef de l’Etat a affirmé son ambition de voir rapidement cette feuille de route opérationnelle, afin que la décentralisation devienne un levier essentiel du développement économique et social. Son discours, applaudi par l’assistance, a également évoqué la nécessité d’une sensibilisation accrue des populations pour garantir la légitimité des réformes.
Une représentativité perfectible
Cependant, la cérémonie a aussi mis en lumière certaines limites, notamment en matière de représentativité. La participation de N’Djamena, avec ses 44 élus, a été considérée comme insuffisante pour représenter fidèle la diversité du territoire national. Seuls 44 invités venus de 22 provinces ont assisté au séminaire, ce qui limite l’échange et la volonté d’une gouvernance territoriale équilibrée.
Les critiques, formulées en off mais perceptibles, soulignent que pour que la décentralisation porte ses fruits, il faut aller au-delà de cette initiative ponctuelle. Il s’agit d’étendre la participation citoyenne dans toutes les décisions, en particulier lors de la mise en œuvre de projets dans des secteurs clés : agriculture, éducation, santé, infrastructures.
Vers une décentralisation participative et durable
Les autorités doivent renforcer cette dynamique en incluant toutes les couches de la population et en adaptant leurs stratégies aux particularités locales. Seule une approche inclusive, participative et territorialisée pourra transformer durablement le Tchad et faire de la décentralisation un véritable moteur de développement.
Source: Mathurin Ngakoutou
