Celle-ci était entretenue par une administration, les services de base sanitaires, scolaires, et d’évangélisation. Des Territoires, résultant du morcellement d’entités uniques,tels le Wassoulou, le Sahara, ont été récemment créés sous la plume du colonisateur.
Hormis la Somalie, ils regroupent plusieurs ethnies différentes,et servaient dans une mesure de déversoirs à une population étrangère. Après la seconde guerre mondiale, les auteurs des restrictions imposées aux autochtones, lâchaient du lest dans les colonies , sous l’empire des super-grands. Les Africains ont revendiqué l’indépendance vis-à-vis du pouvoir colonial. L’élite locale « dans les bottes » de la métropole, héritait des structures embryonnaires d’états, de la langue de communication officielle importée, des réalisations en infrastructures,tels bâtiments, unités de production, ponts, routes et chemins de fer. Elle relayait dans la continuité l’autorité redéployée qui l’accompagnait à coup de financement proportionné et en assistance technique.
Les états évoluant au-delà d’un demi siècle dans ce cadre, observent une souveraineté relative. Les tentatives d’y apporter des corrections, consistaient à retoucher des dispositifs dans le carcan concocté auprès de l’ancien colonisateur.
En privilégiant le « modèle occidental » contre leurs valeurs authentiques qu’ils relèguent au rang de données « primitives » dans leurs démarches, les Africains font l’objet de domination mentale.
Dans une configuration différente de celle dont faisaient l’objet les pays à leur déclaration d’indépendance, les cinq zones géographiques d’Afrique sont affectées de convulsions à des degrés variés. Dans l’espace francophone sévissent particulièrement la précarité massive, les aléas météorologiques, et l’insécurité durable entretenue par les groupes armés. Ces derniers opérant dans l’illégalité, prospérent par le narco-trafic, la contrebande, et la prolifération d’armes.
Des communautés généralement de confession musulmane, sont victimes des exactions commises par des forces obscures qui évoluent dans la grande criminalité et le déni de la modernité. D’obédiences jusque-là méconnues dans les endroits sous leur férule, des terroristes s’affichent en extrémistes islamistes violents. Ils procèdent à l’expulsion massive des habitants de leurs terres, aux massacres collectifs, et à l’accaparement des ressources locales, au mépris des états. Les appels à la pacification par la Communauté internationale, prêchant dans le désert,traduisaient de vœux pieux, inutiles .
Les Africains devront se ressourcer dans l’arrière-fond historique, en réhabilitant par exemple, le système d’entretien communautaire. Cheikh Anta Diop a démontré qu’en Egypte pharaonique, existaient l’ écriture,la philosophie, les mathématiques , la médecine . Des universités,comme à Tombouctou, enseignaient le droit. Les arts, l’architecture étaient enveloppés dans les royaumes du Kongo, d’Axoum et celui du Monomotapa. Le Mali de Soundiata Keita, ou l’empire songhoy représentaient des entités structurées. Cheikh Anta Diop conseillait de faire des fondements africains de résilience du passé, la condition d’une renaissance dans le monde contemporain.
Dans nombre de pays, l’ordre constitutionnel remis en cause, relève de l’irruption militaire dans l’arène politique et de la mégarde de civils irrespectueux des règles devant régir le vivre-ensemble dans une nation. Des dirigeants éloignés du passé colonial, sont apparus avant-gardistes sur scène pour refonder l’Etat. Les qualités d’autorités anti-systémiques sont attribuées à des putschistes ou civils élus qui montent au créneau pour dénoncer le statu quo post-colonial dans leurs états respectifs. Ces nouvelles figures africaines inscrivant le souverainisme sur les fonts baptismaux du continent, rompraient avec la corruption et la mauvaise gouvernance.
La boussole souverainiste aiderait à prioriser la lutte contre l’insécurité, la pauvreté de masse, et promouvoir la démocratie en symbiose avec les valeurs culturelles nationales. La réorientation insufflée par la nouvelle génération de dirigeants, contrariera les pratiques inhérentes au développement extraverti. Dans un monde multipolaire auquel œuvre le Sud global, les initiatives stimuleraient davantage les efforts de transformation des matières premières dans les pays africains fournisseurs. La résorption du chômage endémique des jeunes est entamée. Le credo du gagnant-gagnant ouvre des perspectives, en raison de la mondialisation et de l’interconnectivité des économies. Suivant la qualité des rapports du point de vue politique ou économique avec ses partenaires respectifs, un état africain jouit de souveraineté relative.

