Le coup de force intervenu au Soudan, avec l’arrestation par l’armée des dirigeants civils et la dissolution des organes de la transition, suscite une vive inquiétude dans le monde. L’ONU, à travers son secrétaire général, Antonio Guterres, a réclamé la libération « immédiate » du Premier ministre Abdallah Hamdok, Washington a réclamé le « rétablissement » des institutions. Le Tchad n’est pas resté de marbre.
Le Tchad prend la parole, sans pour autant prendre position. « Le Tchad suit avec une vive préoccupation la situation au Soudan et, appelle toutes les parties prenantes soudanaises à la retenue et au dialogue pour mener la transition à son terme dans la sérénité, le consensus et le respect des engagements pris. », a écrit le Ministre des Affaires étrangères, l’Amb. Chérif Mahamat Zène.
À Khartoum, la capitale, et dans tout le reste du pays, les manifestants n’ont pas attendu que la communauté internationale réagisse.
Ayant investi les rues, les Soudanais disent supporter la transition démocratique. « Les autorités ont signé un accord constitutionnel qui les y engage. Nous nous opposerons à toute tentative de ne pas le respecter. Nous attendons un gouvernement civil, élu, rien d’autre », scandent la rue les manifestants.
Dans la nuit du lundi, malgré le couvre-feu, de nombreux Soudanais hérissaient des barricades dans leurs pâtés de maison. Pour eux, le destin du pays se joue dans les rues alors que dans la soirée, des arrestations de militants étaient toujours en cours et que des pick-up chargés de soldats patrouillaient dans la capitale, selon Radio France internationale. Le Tchad qui vit une relative stabilité au lendemain de la mort de son Président, Idriss Deby Itno, dans les combats, est plus que préoccupé par une telle situation qui ne manque pas des revers politiques, sécuritaires, humanitaires, voire diplomatiques, d’où cet appel au calme de toutes les deux parties.