L’opposant charismatique sénégalais du moment a tenu un discours baraqué ce 2 juillet lors d’une déclaration à la presse. Il fustige avec véhémence les récentes lois contre le terrorisme. En filigrane, le numéro un du parti Pastef accuse la France politique de « néocolonialisme ». Après les émeutes du mois de mars qui ont agité le Sénégal politique et dans la ligne des prochaines électorales, Ousmane Sonko consolide son positionnement politique.
Il met de nouveau en garde le président Macky Sall contre une éventuelle candidature à un troisième mandat en 2024.Se définit lui-même comme un « opposant radical », Ousmane Sonko a multiplié vendredi, les attaques, souvent frontales à la fois contre la France politique et contre Macky Sall.
Le jeune député est notamment revenu sur les lois contre le terrorisme votées la semaine dernière à l’Assemblée. Des lois « liberticides et vicieuses », selon lui.
« Pourquoi le Sénégal, pays qui havre de paix, éprouve subitement le besoin de se doter d’une loi contre le terrorisme beaucoup plus liberticide que les pays qui sont confrontés à ce phénomène depuis très très longtemps ? Quel dessein inavoué se cache derrière cela ? L’objectif visé, c’est de perpétuer un système, c’est d’imposer un 3e mandat, de museler l’opposition… », s’interroge le leader du parti Pastef.
Pour lui, c’est la France qui dicte ces lois « Macky Sall se fait dicter les lois. Qui sont ceux qui soufflent à l’oreille de Macky Sall ? Monsieur Tony Blair, sous couvert de son institut, est aujourd’hui l’un des conseillers privilégiés du gouvernement du Sénégal. »
Ousmane Sonko cite dans le sillage, la France, une nouvelle fois « d’interférer » dans les affaires du Sénégal avec une nuance près. « Je ne suis pas en train de dire que la France est à l’origine de tous nos maux, elle n’est pas responsable de la corruption de nos élites. Mais il est temps que la France lève son genou de notre cou, qu’elle nous foute la paix », a pointé Ousmane Sonko.
Arrivé en 3e position à la dernière présidentielle avec plus de 15% des voix, le leader du parti Pastef s’est imposé sur la scène politique comme le plus crédible et virulent adversaire du régime de Macky Sall. Et le défi est unique : l’élection de 2024. « L’objectif, c’est d’imposer le 3e mandat par tous les moyens possibles. Il n’est absolument pas question que Macky Sall fasse un 3e mandat dans ce pays. »
De leur côté, les partisans de Macky Sall rappellent que l’opposant est inculpé depuis début mars dans une affaire de viol présumé. Pour l’opposant, c’est Dun complot qui vise à l’écarter de la course pour la présidence de 2024 pour laquelle il affûte ses armes, et n’entend pas donner raison à qui que ce soit contre lui. Son immunité parlementaire était déjà levée par l’assemblée nationale le 26 février 2021 après deux heures de débats houleux en séance plénière.