N’Djamena : l’Ombre de l’alimentation insalubre

Alors que le Tchad traverse une crise alimentaire sans précédent, le contraste est saisissant dans les rues de N’Djamena. Derrière les grands boulevards, dans l’insalubrité des quartiers périphériques, la survie nutritionnelle est devenue un combat quotidien pour des millions de citoyens.

Dans la capitale tchadienne, l’insécurité alimentaire n’est pas qu’une statistique ; elle a un visage et une odeur. Dans les quartiers dits « difficiles » ou insalubres, comme certaines zones de Diguel, Habena ou Walia, Dembé etc., la précarité atteint des sommets. Ici, les inondations récurrentes stagnent dans les rues, polluant les rares sources d’eau et détruisant les stocks de nourriture domestiques.

Le cocktail est explosif , une insalubrité chronique couplée à une flambée des prix des denrées de base. Pour une famille vivant dans ces zones, choisir entre acheter un sac de mil ou soigner un enfant atteint de paludisme est un dilemme quotidien.

Une Riposte Multiforme, mais Insuffisante ?

Face à cette détresse, la solidarité s’organise. Le Gouvernement tchadien a déployé un plan d’urgence ciblant un million de personnes. À ses côtés, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et la Banque Mondiale tentent de colmater les brèches avec des financements dépassant les 100 millions de dollars.

Sur le terrain, des ONG comme Action Contre la Faim et Concern Worldwide mènent une guerre de prproximité Distributions vitales de nourriture et kits de semences pour franchir la période de soudure. Transferts monétaires : Pour redonner une dignité d’achat aux familles. Soutien agricole : Pour briser le cycle de la dépendance aux importations.

Le Prix Fort : Une Jeunesse Hypothéquée

Les conséquences d’une assiette vide ou mal remplie sont dévastatrices. Au Tchad, la malnutrition n’est pas seulement une sensation de faim, c’est une condamnation médicale. 1,4 million d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition. Le taux de mortalité infantile reste alarmant : 72 décès pour 1 000 naissances.

Au-delà de la faim aiguë, la « malbouffe » dans les zones urbaines précaires favorise l’émergence de maladies chroniques (diabète, hypertension), créant un double fardeau sanitaire pour un système de santé déjà fragile.

« La sécurité alimentaire n’est pas un luxe, c’est un droit. À N’Djamena comme dans le reste du pays, chaque jour sans action est un jour où nous perdons l’avenir de nos enfants. »

Un Appel à l’Action Collective

Le défi est immense. Pour que la sécurité alimentaire devienne une réalité, le Tchad doit transformer ses vulnérabilités en forces : mieux gérer ses ressources naturelles, protéger ses terres arables et surtout, assainir ses zones urbaines pour que « manger » ne signifie plus « tomber malade ».

Kaltouma Mahamat/Stagiaire

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