Le président français, Emmanuel Macron, a laissé entendre que la France retirerait ses troupes. Si le Mali allait dans le sens d’un « islamisme radical ». Il l’a affirmé lors d’un entretien ce dimanche 30 mai. Ce, après un deuxième coup d’État en neuf mois par l’armée malienne.
Avec la reprise de pouvoir par l’armée malienne après que les autorités de transition n’ont pas respecté la charte et après un soutien populaire affirmé du peuple malien contre la France politique, le président français semble voir en Mali un Etat « islamique radical ».
La France, avec environ 5100 hommes au sein de Barkhane, dit soutenir le Mali qui fait face depuis 2012 à des assauts jihadistes dans la partie du Nord, ayant plongé le pays dans une crise sécuritaire sans précédent avant de s’étendre au centre du pays. Mais la France, à l’instar de l’Union européenne, a dénoncé mardi un « coup d’État inacceptable » après l’arrestation du président Bah Ndaw et du Premier ministre Moctar Ouane.
Dans cette interview accordée lors de ses récents déplacements au Rwanda et en Afrique du Sud, Emmanuel Macron dit avoir déjà avoué au président de transition Bah N’daw, qu’il n’accepterait jamais de sa vie l’islamisme radical au Mali. Mais de regretter qu’il y ait « aujourd’hui cette tentation au Mali ». Il met en garde que « si cela va dans ce sens, je me retirerais”. Macron relève d’ailleurs qu’il avait préparé le chemin de sortie, c’est-à-dire retirer les soldats français, mais qu’au sommet du G5 Sahel à Pau en janvier 2020, c’est à la demande des États du G5 Sahel que les militaires français sont maintenus. Mais comme la question se pose, «et nous n’avons pas vocation à rester éternellement là-bas », a-t-il répété.
Par ailleurs, le chef de l’État français affirme également avoir passé le message aux dirigeants d’Afrique de l’Ouest qu’il « ne resterait pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition ». C’est peut-être dans cette logique que les dirigeants ouest-africains se sont réunis ce dimanche pour trancher cette question épineuse.
Les questions lui sont aussi posées à propos du Tchad
Concernant le Tchad, où un Conseil militaire de transition (CMT) présidé par le général Mahamat Idriss Déby, après la mort brutale en avril du président deby, Emmanuel Macron estime que « les choses sont claires ». « Nous venons au secours et en soutien d’un État souverain pour qu’il ne soit pas déstabilisé ou envahi par des groupements rebelles et armés ». Mais nous demandons la transition et l’inclusivité politique”, a assuré Macron.
Il explique que lorsqu’il s’est rendu aux obsèques d’Idriss Déby, il a eu « un long échange » avec Mahamat Déby à la veille du G5 Sahel. « Le lendemain matin, avec les autres chefs d’État, nous sommes allés le voir pour lui demander cette ouverture politique avec le soutien de l’Union africaine ».
En France, l’opposition ne comprend pas le but de la France dans cette guerre contre les jihadistes qui n’en finit pas depuis 8 ans. Mais surtout qui ne produit aucun résultat ne serait-ce qu’en partie.
Pour les Maliens, la France doit déguerpir, et lors de la dernière manifestation, tourner le dos à la France était le maître-mot. Depuis 2013, début des assauts jihadistes, plus de 7 000 soldats maliens sont morts dans le combat et ont laissé au moins 10 000 veuves et plus de 30 000 orphelins, dans une guerre où la France dit vouloir aider le Mali, mais avec aucun résultat. Et plus la situation empire, plus la colère contre la France enfle.