Lutte contre la corruption au Tchad :AILC marque des points positifs

L’Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption (AILC), a dressé, le 9 décembre 2025, à Ndjamena, le bilan de 2 années d’activité, non sans insister sur les conséquences négatives de ce fléau qui gangrène le monde entier en général et plus particulièrement le Tchad.

En effet, la journée du 9 décembre 2025 consacrée entièrement à la lutte contre la corruption a été un moment particulier pour les responsables de l’AILC mon seulement de présenter le bilan parcouru depuis le 1er août 2023 date de sa création.
Ainsi donc, après la mise en place des différentes composantes de cette structure, l’on retient que le mois de février 2025 marque le temps d’intenses activités, pour combattre les pratiques qui, non seulement sont un fardeau pour les citoyens, mais aussi et surtout un grand frein pour le développement économique social.


Pour Ousmane Abderaman Djougourou, « La corruption est un fléau mondial, un phénomène social, politique et économique complexe qui n’épargne aucun pays. Elle affaiblit les institutions, freine le développement, érode la confiance des citoyens et engendre l’instabilité chronique des gouvernements ». et c’est encore : «Une mauvaise allocation des ressources financières- Une augmentation excessive des coûts des affaires-Une perte de réputation du pays à l’échelle internationale- Une école qui ne se construit pas -Un centre de santé qui manque des médicaments -Une route qui se dégrade quelques mois après son inauguration-Une procédure administrative qui devient un parcours du combattant pour les citoyens honnêtes – Un jeune qui perd confiance dans la méritocratie et dans l’avenir de son pays » va expliquer le Contrôleur Général de l’AILC.

Un recouvrement de 120 662 868 826 Fcfa

Ce dernier en présentant la situation, est revenu sur le thème de la célébration de cette année à savoir : « S’unir avec la jeunesse contre la corruption : assurer l’intégrité des hommes de demain». Pour lui donc, il s’agit d’un thème qui porte une résonance particulière au Tchad, où la majorité de la population est jeune.


Alors les chiffres présentés montrent à souhait l’ampleur de la situation. Tenez, depuis février 2025, l’AILC a conduit 37 missions d’audit, de contrôle et de vérification dans diverses institutions publiques. Des investigations qui ont révélé de graves irrégularités.


« Des redressements opérés par nos différentes missions s’élèvent à 910 969 736 354 Fcfa, un recouvrement de 120 662 868 826 Fcfa dont 22 milliards Fcfa déjà reversés au Trésor public et 98 milliards Fcfa compensés sous forme des dettes croisées et un montant de 790 306 867 528 Fcfa restent à recouvrer. Nous avons récupéré 31 véhicules illégalement emportés ou reformés. Ils ont été restitués aux entités concernées.

92 personnes mises en cause dont 54 suspendues ou relevés de leurs fonctions, 38 personnes font actuellement objet de poursuites judiciaires, 6 sont déjà condamnées, 18 en détention et 14 recherchées », a révélé Ousmane Abderaman Djougourou qui ne comprend toujours pas comment avec « plus de 39 millions d’hectares de terres arables, plus de 150 millions de têtes de bétail, un sous-sol riche en or, pétrole, gaz, uranium, tungstène, bauxite, fer et autres minerais rares, ainsi que d’importantes ressources en eau, de surface comme souterraines et avec une population composée à 70 % a moins de 30 ans, la majorité des concitoyens vivent encore en dessous du seuil de pauvreté ?». Un constat digne d’intérêt et qui appelle à l’action collective et à l’adoption de politiques publiques efficaces pour éradiquer le mal.

Le Tchad est classé 158e sur 180 États au plan mondial.

Et pour le faire, le Contrôleur général va décliner les certains axes prioritaires de la lutte. On peut citer entre autres : La promotion de la transparence dans la gestion des ressources publiques, le renforcement des systèmes de contrôle interne et externe, la modernisation de la gestion des finances publique, la promotion de la dématérialisation des procédures administratives, la protection des lanceurs d’alerte et des journalistes d’investigation, la prévention comme un pilier essentiel d’une gouvernance intègre.
Selon l’indice de perception de la corruption 2024 de Transparency International, le Tchad est classé 158e sur 180 États au plan mondial. Il est aussi classé 49e sur 52 en Afrique et 190e sur 193 dans le monde, selon le rapport 2025 du PNUD sur l’Indice de développement humain.


Et donc, pour rester dans la sensibilisation, Ousmane Abderaman Djougourou va insister sur le fait que : «Les Tchadiens doivent comprendre que la corruption est la racine de tous les maux qui brisent nos rêves. Il est temps d’unir nos forces pour la combattre avec détermination car cette lutte ne sera pas efficace si elle n’est pas menée par l’ensemble des citoyens conscients. La prévention et la lutte contre la corruption est un combat national qui engage chaque citoyen, et en particulier la jeunesse : ces garçons et ces filles qui refusent le fatalisme, qui rejettent les pratiques indignes, qui veulent un pays où l’effort, le mérite et la dignité garantissent l’accès aux opportunités », des mots qui traduisent l’engagement de venir à bout d’un mal.


Encore que c’est possible s’y parvenir, « si chaque responsable public refuse le cadeau, la commission ou tout avantage indû, si chaque agent de l’administration traite chaque citoyen avec équité, sans exiger ni accepter de paiement illicite, si chaque opérateur économique renonce à la tentation de « faciliter » un marché par des pratiques illégales, si chaque citoyen dit non au pot-de-vin, refuse de cautionner le détournement des biens publics et dénonce les abus, si chaque média et la société civile doivent continuer à informer, à enquêter, à alerter, dans le respect de l’éthique et de la vérité », fait savoir le Contrôleur général qui soutient fermement que : « La corruption prospère dans le silence, la peur et la résignation. Elle recule lorsque les citoyens s’informent, s’indignent et s’engagent », tout est précis.


Pour rappel, Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption (AILC), a été instituée par l’Ordonnance n°007/PR/2023 du 1er août 2023, avec pour mission de prévenir, détecter, réprimer la corruption et promouvoir une gestion saine et transparente des ressources publiques.

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