Dans son classement annuel publié ce vendredi, Reporters sans frontières (RSF) alerte sur les menaces économiques pesant sur la liberté de la presse, indiquant une dégradation aux États-Unis . Et des conditions critiques pour les journalistes dans les trois quarts des 180 pays évalués.
En effet, la pression économique, reste un facteur majeur ,souvent sous-estimé , fragilise profondément les médias. La concentration de la propriété, les pressions des annonceurs ou des financeurs, l’absence, restriction ou l’attribution opaque des aides publiques.

Ces données de l’indicateur économique du Classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), précise que les médias sont aujourd’hui pris en étau entre la garantie de leur indépendance et leur survie économique.
Selon Anne Bocandé, Directrice éditoriale de RSF, « Garantir un espace médiatique pluraliste, libre et indépendant nécessite des conditions financières stables et transparentes. Sans indépendance économique, pas de presse libre. Quand les médias d’information sont fragilisés dans leur économie, ils sont aspirés par la course à l’audience, au prix de la qualité, et peuvent devenir la proie des oligarques ou de décideurs publics qui les instrumentalisent. Quand les journalistes sont paupérisés, ils n’ont plus les moyens de résister aux adversaires de la presse que sont les chantres de la désinformation et de la propagande. Il convient de restaurer une économie des médias qui soit favorable au journalisme et qui garantisse la production d’informations fiables, une production nécessairement coûteuse. Des solutions existent, elles doivent être déployées à grande échelle. L’indépendance financière est une condition vitale pour garantir une information libre, fiable et au service de l’intérêt général. »