La Russie et la Chine ont inauguré vendredi le premier pont routier entre les deux pays, reliant par-dessus le fleuve Amour les villes de Heihe (province du Heilongjiang) et Blagovechtchensk (Extrême-Orient russe).
La construction du pont était terminée depuis deux ans mais son inauguration avait été reportée en raison de la pandémie de coronavirus. Le lancement de ce projet de longue date, pour lequel le premier accord remonte à 1995, est symbolique du rapprochement et de la hausse des échanges entre les deux pays.
L’agence de presse publique russe Ria Novosti a publié une vidéo de l’inauguration de ce pont à la structure rouge et blanche, montrant le passage des premiers camions salué par des feux d’artifice.
D’une longueur d’un kilomètre et composé de seulement deux voies de circulation, le pont a coûté quelque 19 milliards de roubles (300 millions d’euros) dont 14 milliards pour la partie russe, selon les chiffres officiels.
Selon les médias russes, 630 camions, 164 autobus et 68 véhicules légers pourront emprunter chaque jour ce pont uniquement destiné au fret. Pour la population de ces deux villes d’environ 200.000 habitants, un téléphérique transfrontalier est en construction et doit être achevé en 2023.
Moscou et Pékin, qui partagent 4.250 kilomètres de frontière essentiellement sur le fleuve Amour, se sont opposés pendant plus de 30 ans sur le tracé de leur frontière dans la région.
Les échanges commerciaux sont devenus florissants depuis la normalisation des relations entre les deux géants, à la fin des années 1980, mais se sont toujours heurtés dans la région à l’insuffisance des infrastructures de transports.
Ces dernières années, un complexe d’usines a vu le jour côté russe: une usine de Gazprom, présentée comme une des plus importantes usines de traitement de gaz au monde, qui est un maillon du gazoduc russo-chinois Power of Siberia, et une usine de pétrochimie de Sibur.
En avril, la construction d’un pont ferroviaire sur le fleuve Amour reliant la Chine et la Russie a été achevée dans la République juive autonome du Birobidjan, 500 kilomètres à l’est. Il doit entrer en service en août, selon les autorités locales.