Journée mondiale de la laïcité : au-delà de la célébration comprendre son enjeu pour le Tchad

Chaque 9 décembre, le monde célèbre la Journée internationale de la laïcité, une occasion de rappeler les principes fondateurs d’un vivre-ensemble harmonieux dans les sociétés contemporaines. Alors que les tensions identitaires, religieuses et politiques se multiplient sur plusieurs continents, la laïcité apparaît plus que jamais comme un pilier de stabilité et de justice sociale.

Selon le Rapport 2022 sur la liberté de religion dans le monde publié par l’ambassade des États-Unis, le Tchad compte environ 18 millions d’habitants. La répartition confessionnelle montre un pays profondément pluriel : 52,1 % de musulmans, 23,9 % de protestants, 20 % de catholiques, et de petites minorités animistes.

Ces chiffres confirment l’image d’un pays où plusieurs univers religieux coexistent depuis des décennies. La Journée mondiale de la laïcité rappelle que ce principe n’est ni un héritage figé, ni un luxe réservé aux grandes démocraties. Il s’agit d’un âge moderne du vivre-ensemble, d’un mécanisme de protection collective et de respect mutuel.

Au Tchad, la laïcité est inscrite dans la Constitution et constitue officiellement l’un des fondements de l’État. Pourtant, une partie de la population a parfois le sentiment que cette neutralité est relative, en raison de la prédominance visible d’une confession par rapport à une autre dans certains espaces publics, politiques ou sociaux. Cette perception, souvent alimentée par des lectures rapides ou par des tensions conjoncturelles, masque toutefois un travail de fond mené depuis des années : celui des structures de dialogue interreligieux.

Dans ce pays, où cohabitent plusieurs croyances et identités, la laïcité n’est pas seulement un principe constitutionnel : c’est une nécessité stratégique pour prévenir les divisions et renforcer l’unité nationale.

La laïcité d’un État repose sur un principe fondamental : la neutralité du pouvoir public à l’égard des croyances. Elle ne signifie pas l’effacement des religions dans la société, mais garantit que l’État n’en privilégie aucune, n’en finance aucune, et ne laisse aucune d’elles influencer ses décisions politiques. En retour, elle protège la liberté de conscience, qu’il s’agisse de croire, de ne pas croire ou de changer de croyance. Dans un État laïc, l’espace public n’est pas un espace sans religion, mais un espace où les institutions fonctionnent indépendamment des convictions religieuses.

Si les formes de la laïcité varient selon les pays certains étant ultra-séparatistes, d’autres coopératifs le cœur de ce principe demeure partout le même : garantir un espace public où personne n’est privilégié ou discriminé pour sa foi.

Laïcité : garant du vivre-ensemble

En empêchant l’État de privilégier une religion au détriment d’une autre, la laïcité réduit les tensions communautaires et protège les minorités. Elle offre un cadre où chacun peut exercer sa foi sans crainte.

La neutralité de l’État permet également d’éviter les dérives fondamentalistes, les récupérations politiques de la religion et les conflits identitaires qui peuvent fragmenter la société.

Dans de nombreux pays, la laïcité contribue à stabiliser les institutions, à rassurer les investisseurs et à créer un État de droit plus prévisible des éléments essentiels pour le développement économique et social.

Il faut indiquer qu’au pays de Toumai, l’initiative telle que la Plateforme Interprofessionnelle du Tchad, a progressivement construit une architecture silencieuse mais efficace de prévention des conflits. Elle réunit imams, prêtres, pasteurs et responsables coutumiers autour d’un principe simple : parler avant que la crise ne s’installe.

Stagiaires Web Tchad 24

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