En Gambie, la Haute cour de Banjul rouvre ce mardi 7 novembre le procès dans l’affaire des sirops frelatés qui avaient provoqué la mort de 70 enfants l’an dernier.
Les enfants sont morts dans le pays à la suite d’insuffisances rénales. Ils avaient consommé des sirops contenant des substances hautement toxiques, du diéthylène glycol et de l’éthylène glycol, en quantité « inacceptable », selon une enquête de l’Organisation mondiale de la santé.
Sur le banc des accusés, le ministère de la Santé gambien, l’agence de contrôle médical, mais aussi le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals qui a fabriqué les médicaments. Aucun de ces accusés n’était présents lors de la dernière audience en octobre.
Les parents de l’association des familles de victimes, AKI, espèrent des condamnations à l’issue du procès. Wurry Keita est l’un d’entre eux et il raconte, au micro de Fabry Guilhem de la rédaction Afrique de RFI. « J’ai perdu ma fille, elle avait deux ans et trois mois. La fois dernière, on a été au tribunal mais le gouvernement, ils n’ont pas répondu à l’appel du juge. Ils étaient absents, je ne sais pas s’ils vont revenir encore mais nous les victimes, on va être présentes.»
Pour mémoire, la plupart des petites victimes avaient moins de deux ans. « Les enfants ont tellement, tellement souffert, reprend le père, ils ont gravement, gravement souffert. Nous, tout ce qu’on fait aujourd’hui c’est pas pour nos enfants seulement. Les enfants là sont déjà partis. Mais pour les autres enfants aussi à l’avenir, est-ce que vous comprenez ?
C’est à cause de ça qu’on se bat. Notre but est que ça ne se reproduise jamais. Bien sûr on attend une compensation financière. On a une association, on organise des réunions. On a discuté avec nos avocats. Et la justice là, pour le moment, on a confiance au juge. Et on attend que la justice soit faite aux accusés qui ont commis ces crimes-là. »
Les plaignants réclament 250 000 dollars de dommages et intérêts pour chacun des enfants décédés. Le ministère de la Santé et Agence de régulation du médicament gambiens sont accusés d’avoir échoué à adapter la loi pour exiger que les produits pharmaceutiques importés soient testés et aussi d’avoir négligé d’inspecter ces quatre sirops mis en cause.
RFI