Finance : le Tchad et la CEMAC face au nouveau cap monétaire de la BEAC

Réuni ce 15 décembre 2025 à Yaoundé, le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique Centrale, sous l’égide de sa Gouverneure Yvon Sana Bangui, a acté un relèvement de ses taux directeurs. Une décision de « serrage de vis » qui aura des répercussions directes sur l’économie tchadienne et l’intégration régionale.

Dans un contexte économique mondial volatil, la BEAC a choisi la fermeté. En relevant le Taux Directeur (TIAO) et le taux de la facilité de prêt marginal, la Banque centrale cherche avant tout à freiner la hausse des prix et à stabiliser le Franc CFA. Pour la Gouverneure Yvon Sana Bangui, qui s’est exprimée par visioconférence lors d’une session de transparence inédite, l’objectif est clair : assainir le système financier pour garantir une croissance pérenne.

Ce que le Tchad a à y gagner

Pour N’Djamena, cette politique de rigueur monétaire, bien qu’exigeante, présente des avantages stratégiques concrets : protection du pouvoir d’achat : En freinant l’inflation importée, la BEAC aide à stabiliser les prix des produits de première nécessité sur les marchés tchadiens ; Crédibilité pour les investisseurs : Une monnaie stable et une inflation maîtrisée sont des signaux forts pour les partenaires internationaux qui accompagnent le Tchad dans ses grands chantiers d’infrastructures (comme la fibre optique Doba–Iriba) ; Épargne valorisée : le relèvement des taux peut inciter à une meilleure rémunération de l’épargne locale, renforçant ainsi les capacités des banques nationales à financer l’économie réelle à long terme.

Un impact majeur pour l’Afrique centrale

À l’échelle de la zone CEMAC, cette décision marque une volonté de synchronisation économique : Stabilité des réserves de change : En rendant la monnaie plus « chère », la BEAC limite la fuite des capitaux et renforce les réserves communes de la région ; Discipline budgétaire : Cette mesure encourage les États membres à rationaliser leurs dépenses publiques et à réduire leurs déficits, un passage obligé pour l’intégration économique régionale ; Confiance interbancaire : Le maintien de certains instruments inchangés permet d’éviter un choc de liquidité trop brutal, assurant que les échanges commerciaux entre Douala, Libreville et N’Djamena se poursuivent sans rupture.

« Nous répondons sans détour à la situation économique réelle », a martelé la Gouverneure lors de sa conférence de presse. Une transparence qui rassure les marchés et place la région sur une trajectoire de résilience.

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