Ce 18 décembre, le Tchad s’associe à la communauté internationale pour célébrer la dignité des migrants sous le thème « Ma grande histoire : cultures et développement ». Au-delà du symbole, cette journée met en lumière les défis immenses et le potentiel inexploité des quelque 300 000 Tchadiens vivant à l’étranger.
Situé au cœur de l’Afrique, le Tchad reste un pays de départ et de transit majeur. Qu’il s’agisse de migrations de proximité vers le Cameroun et le Nigeria pour le commerce, ou de départs contraints par l’instabilité politique et climatique, les flux sont constants. Selon les ONG, cette diaspora est majoritairement composée d’étudiants et de travailleurs du secteur informel, souvent exposés à une grande précarité.
Le cri d’alarme de la diaspora

Pour Biaka Tedang Djoret, représentant de la plateforme de concertation de la diaspora tchadienne, le constat est sans appel : les politiques de soutien font défaut. « Nous manquons de services consulaires renforcés, d’assistance juridique et de protection sociale », souligne-t-il. Les étudiants sans bourse et les travailleurs sans protection font face à des abus fréquents, limitant leur capacité à contribuer sereinement au pays.
Vers une gestion stratégique
L’enjeu est désormais de transformer cette migration en opportunité. L’expert préconise plusieurs solutions concrètes : la création d’une Agence Nationale de la Diaspora ; la Mise en place d’un fonds d’investissement et baisse des coûts de transferts d’argent ; l’accompagnement au retour volontaire (logement, formation, insertion).
En structurant cette « diaspora-famille », le Tchad pourrait faire de ses migrants des partenaires stratégiques pour le développement et la cohésion nationale. La migration n’est pas une crise, mais une force vive qu’il appartient à l’État de mieux gouverner.
Erazi-En Merci/Stagiaire

