Le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a remporté jeudi une victoire cruciale dans son bras de fer contre son prédécesseur Joseph Kabila, majoritaire au Parlement, avec la destitution d’un des piliers de cette majorité, la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda.
La mise à l’écart de Mme Mabunda représente une étape importante dans la crise politique en cours dans le plus grand pays d’Afrique sub-saharienne, où le chef de l’Etat a annoncé dimanche la fin de la coalition qu’il formait avec son prédécesseur depuis janvier 2019.
Le président avait prévenu qu’il souhaitait dégager une nouvelle majorité à l’Assemblée pour soutenir sa politique de réformes, faute de quoi il dissoudrait la chambre basse.
A peine quatre jours plus tard, l’Assemblée a voté jeudi la destitution de sa présidente pro-Kabila par 281 voix, contre 200 pour son maintien.
« C’est le tournant du quinquennat », s’est félicité sur Twitter un proche collaborateur du chef de l’Etat, Michée Mulumba.
« C’est la fin de règne de Kabila », s’est félicité un député pro-Tshisekedi, Crispin Mbindule. « Nous sommes la majorité parlementaire au niveau de l’Assemblée nationale ».
« Continuons la lutte, chers soldats », a réagi le PPRD, le parti d’origine de Joseph Kabila.
Le Front commun pour le Congo (FCC, fédération des partis pro-Kabila) revendiquait pourtant une majorité de plus de 300 députés sur 500 depuis les élections de décembre 2018.
Le FCC accuse les partisans de M. Tshisekedi d’avoir débauché ses députés en échange d’importantes sommes d’argent.