Choléra : la prévention est un devoir permanent

Alors que le spectre du choléra plane régulièrement sur la bande sahélienne, l’heure n’est plus à la simple réaction, mais à une culture de la prévention permanente. Entre enjeux sanitaires et responsabilité citoyenne, analyse d’une lutte qui se gagne avant même l’apparition du premier cas.

Le Choléra est une menace sans frontières. Il n’est pas une fatalité, c’est une maladie de la « main sale » et de l’eau souillée. Dans un pays comme le nôtre, où les échanges transfrontaliers sont intenses et les mouvements de population fréquents, croire que l’absence de cas déclarés dans une province signifie « risque zéro » est une illusion dangereuse.

Le vibrion cholérique ne demande pas de passeport. Il voyage dans les réservoirs d’eau mal protégés, sur les aliments non lavés et par le manque d’hygiène de base. L’histoire sanitaire du Tchad nous a appris que l’épidémie peut foudroyer une communauté en quelques jours si les barrières de protection sont levées.

Le piège du silence épidémique

Le plus grand danger pour nos populations n’est pas seulement la bactérie, mais l’excès de confiance. Trop souvent, dès que les autorités sanitaires ne communiquent plus sur des foyers actifs, les bonnes habitudes s’évaporent. On cesse de traiter l’eau de boisson, le lavage des mains devient facultatif et la gestion des déchets et des latrines est négligée.

C’est précisément durant ces périodes d’accalmie que la vigilance doit être maximale. La prévention n’est pas un vêtement que l’on porte uniquement quand il pleut ; c’est un bouclier que l’on garde en permanence.

Un appel à la discipline régionale

Chaque province, de l’Ennedi au Mayo-Kebbi, du Kanem au Salamat, porte une responsabilité propre. Les structures sanitaires décentralisées et les autorités locales doivent être les gardiennes de cette veille. « Respecter les consignes du Gouvernement et des experts de santé n’est pas une suggestion, c’est une nécessité de survie collective. »

Il est impératif que chaque citoyen considère les recommandations du Ministère de la Santé Publique comme une charte de vie quotidienne. Suivre les conseils des agents de santé, c’est protéger sa famille, mais aussi éviter de devenir le « patient zéro » qui importerait la maladie dans sa région.

Un rappel vital

Pour barrer la route au choléra, des gestes simples mais rigoureux s’imposent à tous, partout, et tout le temps. L’eau saine avant tout . Consommer de l’eau potable, bouillie, filtrée ou traitée au chlore. Se laver systématiquement les mains au savon après avoir utilisé les toilettes, avant de cuisiner et avant de manger, reste important. Toujours manger des aliments bien cuits et laver soigneusement les fruits et légumes avec de l’eau traitée. Utiliser des latrines propres et éviter la défécation à l’air libre, source majeure de contamination des nappes phréatiques.

La Santé est une responsabilité partagée

Le combat contre le choléra ne se gagne pas seulement dans les hôpitaux avec des perfusions ; il se gagne dans nos foyers, dans nos marchés et dans nos écoles par l’adoption de comportements responsables.

Que l’épidémie soit déclarée ou non, la prudence reste de mise. Soyons les acteurs de notre propre santé. Écouter les structures sanitaires, c’est faire preuve de patriotisme et de sagesse. Le choléra ne passera pas par nous si nous restons debout, vigilants et disciplinés.

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