Cameroun : 38 coups de couteau et une mère sacrifiée

Le quartier Baladji II, dans la cité capitale de la région de l’Adamaoua Cameroun,d’ordinaire paisible, est plongé dans la stupeur. Ce qui ne devait être qu’un cambriolage sous l’emprise de la drogue a viré au parricide. Pour quelques objets revendus à vil prix, un jeune homme a froidement assassiné sa mère.

Tout commence dans les vapeurs de la cocaïne. Vendredi soir, au quartier « Show » à Jolie Soir, Abdou, 27 ans, se laisse emporter par une spirale destructrice. Son obsession ,quitter le pays, un rêve d’ailleurs qu’il veut financer coûte que coûte. Accompagné de complices, il décide de cambrioler sa propre maison familiale sous le couvert de l’obscurité.

Mais alors qu’il tente de dérober des écrans plasma et une bouteille de gaz, une silhouette se dresse dans le couloir. Sa mère, surprise par les bruits, croit faire face à un voleur anonyme. Elle s’agrippe à lui, appelle à l’aide. À cet instant, la reconnaissance cède la place à la fureur. Abdou sort une lame. Le verdict de la gendarmerie est effroyable : 38 coups de couteau, avant qu’il ne décide de l’égorger.

120 000 FCFA pour le prix d’une vie

Le crime commis, le suspect ne s’est pas attardé. Dans une froideur déconcertante, le butin est emporté et revendu la nuit même pour la dérisoire somme de 120 000 FCFA (environ 180 euros). De quoi alimenter une fuite éphémère vers les quartiers périphériques, tandis que le corps de sa mère gisait dans le sang.

L’enquête, menée tambour battant par la brigade de recherches sous la supervision du chef d’escadron Claude Laurent Angouan’D, a permis de localiser le jeune homme en moins de 48 heures.

La reconstitution de l’horreur

Ce matin, le temps s’est figé au lieu-dit « Fin Goudron », un quartier de la ville de Ngaoundéré. Encadré par un imposant dispositif de sécurité et sous l’œil rigoureux du procureur de la République, Louis Omgba Mendouga, Abdou est revenu sur les lieux du crime.

D’un geste mécanique, il a mimé l’innommable devant les enquêteurs, levant les dernières zones d’ombre sur le déroulement de cette nuit de cauchemar. La foule, contenue par les forces de l’ordre, oscillait entre silence de mort et murmures d’indignation.

La justice en marche

À l’heure actuelle, trois suspects sont derrière les barreaux : le fils parricide, auteur principal des faits, un complice, ayant assisté au vol et à la fuite, le receleur, qui a acquis les objets volés.

Si ce coup de filet marque une victoire pour la gendarmerie nationale, deux autres complices courent toujours. Ce drame illustre une nouvelle fois les ravages de la consommation de stupéfiants chez les jeunes, un fléau qui déchire de plus en plus le tissu social des centres urbains camerounais.

Ce drame pose la question criante de l’accès aux soins pour les toxicomanes et de la montée de la violence liée aux drogues dures dans la région de l’Adamaoua Cameroun, comme dans d’autres pays.

Related articles

Comments

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share article

spot_img

Latest articles

Newsletter

Subscribe to stay updated.