Le premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert, a fait une déclaration l’après-midi de ce samedi. C’est sa toute première sortie officielle depuis sa nomination par le président du conseil militaire de transition il y a de cela cinq jours.
C’est sur un ton de justification du choix politique opéré par l’armée tchadienne, que Pahimi Padacké Albert s’est prononcé. « La menace terroriste, aussi insidieuse qu’elle peut être effroyablement violente, continue également de ramper, et espère prospérer sur nos divisions et faiblesses ». Il met en garde le peule tchadien face au danger imminent qui le guette sans désigner explicitement l’instigateur « Ne tombons pas dans le piège que veulent nous tendre les ennemis du Tchad, ceux qui veulent que la digue du Tchad cède pour soumettre notre pays et prendre possession de l’Afrique ; sinon y installer le chaos ».
Ainsi le premier ministre dévoile ses priorités en ces termes « Les défis qui incombent au gouvernement de transition que j’entends mener avec l’ensemble des forces politiques qui veulent œuvrer en faveur de l’intérêt du Tchad sont nombreux. Le plus pressant d’entre tous est celui de la paix et de la stabilité ». A l’endroit des manifestants, il temporise « A ceux qui sont dans la rue, ceux qui expriment une colère, une exaspération que nous pouvons comprendre. A ceux qui poussent le cri que nous voulons tous pousser, je vous invite à présent à jouer le jeu de la transition ». Il relève que ce n’est qu’en jouant ce jeu que le peuple tchadien pourra réussir à construire son unité et son avenir commun. Il vite tout le monde sans fermeté à jeter « ensemble et sans attendre les bases d’une société de justice, d’égalité et d’équité ».
Sans condamner ni indexer ouvertement personne, Pahimi Padacké Albert insiste sur un fait plutôt cardinal comme une sorte de réponse à toutes les revendications de depuis quelques jours « L’intérêt national nous commande de préparer l’après ».
Le premier ministre de transition s’est plutôt félicité du sens de rapidité mais dans l’organisation du Conseil militaire de transition qui a favorisé une transition civile en nommant un premier ministre civil et les jours à venir des autres composantes. Et, Pahimi Padacké Albert veut croire comme pour rompre avec les habitudes qui ont cours au sein de la classe politique tchadienne, que « cette transition est l’opportunité pour le Tchad de se détacher des postures idéologiques et des réflexes ». C’est, en tout cas, une déclaration au cours de laquelle, le premier ministre de transition a tenté de tenir compte de toutes les préoccupations et agitations qui caractérisent la vie sociopolitique du Tchad depuis les dix derniers jours.