Le déploiement de la force Barkhane dans le Sahel est de très loin une réponse aux attaques terroristes au Sahel. Les exactions commises par les illuminés ne font qu’accroitre. Ce qui fait que bon nombre des populations victimes s’interrogent sur la présence même de cette force qui au contraire, ne fait qu’exacerber les tensions.
La 7ème session ordinaire des chefs d’Etats du G5 Sahel s’est bouclée mardi 16 février. A un moment où la présence de la force Barkhane commence à faire des tollés au sein de l’opinion politique africaine. Déployée en août 2014 après l’opération Serval intervenue en 2013, la force Barkhane a donné au début un espoir aux peuples africains, du moins pour ceux habitant le corridor sahélien. La population sahélienne dans son ensemble avait applaudi et cru que cette force allait le faire sortir du gond des terroristes. Mais, huit bonnes années après… Où en est-on avec les résultats ? Que nenni !
Sinon que malgré les éliminations ciblées de quelques chefs djihadistes, le tableau reste sombre.
Barkhane a engendré plus de crises qu’elle n’en a résolu. Le phénomène du terrorisme s’est accentué au point où le nombre des attaques va crescendo, faisant ainsi des milliers de victimes tant au sein de la population que dans les rangs des militaires. Le désenchantement est ceci de grand que des voix s’élèvent peu à peu dans les pays membres du G5 Sahel et même au-delà, pour décrier la présence des forces françaises et exiger son départ.
L’ancien président malien Ibrahim Boubakar Keita dit IBK a appris à ses dépens avec la contestation de la société civile malienne qui avait revendiqué, à cri et à cor, le départ de la force française par manque de résultat. A contrario, le niveau de violence dans les zones d’interventions de la force Barkhane n’a jamais atteint ce paroxysme, et l’on s’interroge même sur la nature de l’opération Barkhane.
Ce qui se passe dans la zone des trois frontières entre le Burkina Faso, Mali et le Niger est affreux. En l’espace d’un trimestre, une dizaine d’attaques ont été enregistrées le long de la frontière entre le Niger et le Mali, dont la plus sanglante a été celle de Inatès (au Niger), qui a fait 71 soldats nigériens tués, le 21 janvier dernier. Toutes ces attaques démontrent à suffisance que l’opération Barkhane a plus ou moins échoué dans sa mission de rétablir la sécurité dans l’espace G5 Sahel.
Le retrait annoncé des français et l’envoi des soldats tchadiens.
Le retrait de l’armée française des zones de combats sinon du sahel est non seulement illogique, mais également un chantage auprès des Chefs d’Etats qui bénéficient, en contrepartie, de ses services… Ce retrait est illogique en ce sens que l’armée française est à l’origine de la recrudescence des attaques terroristes dont fait face certaines régions du sahel, notamment la zone des trois frontières. Et donc, elle doit résoudre ce problème avant de plier bagage. Aussi, ce retrait, s’il venait à se réaliser serait un aveu d’échec des forces françaises pourtant dotées des technologies de dernière génération qui, en temps normal, devrait leur permettre de cibler davantage les positions des djihadistes et d’endiguer cette crise sécuritaire au sahel.
C’est pourquoi, l’envoi des soldats tchadiens sur la zone dite de trois frontières est, de très loin, une solution, même si le Tchad a fait ses preuves au Mali. Dans ce cas d’espèce, le contexte est un peu différent. En clair, les 1200 soldats tchadiens qui seront envoyés sur le front du combat, risquent fort malheureusement d’être livrés en pâture face à la résistance farouche des terroristes.
Le sommet de N’Djamena
Il est une évidence que les français et leurs partenaires chefs d’Etats membres du G5 Sahel connaissent les problèmes à l’origine de la crise dont fait face la population sahélienne. D’ailleurs, le président tchadien l’avait évoqué lors de son discours inaugural du sommet de N’Djamena. Tant que les solutions ne sont pas apportées à la question de la pauvreté, cette zone ne trouvera jamais la paix. Et ces solutions découlent de la bonne gouvernance.
Or, la plupart des chefs d’Etats de cette organisation sous-régionale baignent dans la mauvaise gouvernance avec la bénédiction de la France qui tire allègrement ses dividendes dans cette pratique anti démocratique. Sauf qu’à la dernière minute, le président français, Emmanuel Macron, affirme sans concession qu’il ne baissera pas les effectifs militaires français. Du moins, pas à l’immédiat.