La prolifération des animaux errants dans la capitale tchadienne a franchi un seuil critique. En plus de perturber la circulation et d’enlaidir l’espace public, elle met désormais des vies en danger. D’où l’urgence des communes, de lancer la traque aux animaux errants depuis ce 5 novembre 2025, dans la cité N’Djamena.
Un accident dramatique survenu récemment sur l’axe Koundoul–Toukra illustre cruellement les conséquences de la négligence collective face à la divagations des animaux. Il y a quelques temps, un chien errant, sorti de nulle part, a tenté de traverser une voies de l’une des communes de N’Djamena, juste au moment où une moto arrivait, transportant deux personnes. Le conducteur voulant éviter l’animal, n’a pas pu et à perdu l’équilibre . Les deux passagers ont été violemment projetés au sol.

Un véhicule, qui venait du Sud selon les témoins, n’a pas eu le temps de freiner. C’était un prêtre au volant. Il a percuté de plein fouet les deux corps étendus sur la chaussée.
Des incidents quotidiens qui s’accumulent

Au-delà de ce drame, les habitants de N’Djaména sont confrontés chaque jour à une série de désagréments causés par la divagation incontrôlée des animaux :
Accidents de circulation : Il n’est pas rare de voir des motocyclistes ou automobilistes surpris par une chèvre ou un mouton surgissant brusquement sur la chaussée. Ces situations provoquent des collisions, parfois graves, et ralentissent le trafic sur des axes déjà saturés.
Litiges de voisinage : Les animaux errants, souvent non identifiés, s’introduisent dans les concessions, broutent les plantations, renversent les poubelles ou saccagent les clôtures. Ces intrusions génèrent des tensions entre voisins, chacun rejetant la responsabilité sur l’autre.

Morsures et agressions : Des cas de morsures par des chiens non vaccinés ont été signalés, notamment dans les quartiers périphériques. Les enfants et les personnes âgées sont les plus exposés, avec des risques sanitaires non négligeables.
Destruction des jardins et espaces verts : Les rares espaces aménagés pour la détente ou l’embellissement urbain sont régulièrement envahis par des troupeaux en divagation. Les jeunes pousses sont arrachées, les pelouses piétinées, compromettant les efforts de verdissement de la ville.
Une riposte municipale pour reprendre le contrôle

Face à la multiplication de ces incidents, la Police municipale de N’Djaména a lancé une opération conjointe avec les communes des 2ᵉ et 7ᵉ arrondissements, appuyée par la Brigade mobile du 2ᵉ arrondissement. Objectif : capturer les animaux errants, notamment chèvres et moutons et les mettre en fourrière, conformément aux textes interdisant leur divagation ou leur vente sur la voie publique.
Cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large de la municipalité visant à désengorger les espaces publics, fluidifier la circulation et renforcer la sécurité urbaine.
Au-delà des mesures coercitives, les autorités locales entendent renforcer la sensibilisation des citoyens à leurs responsabilités.

