Présidentielle 2025 au Cameroun : la rue réclame justice

YAOUNDÉ, 27 octobre 2025 (05h30), Le Cameroun vit l’un de ses jours les plus tendus. À 11h00, le Conseil constitutionnel doit proclamer les résultats officiels de la présidentielle du 12 octobre. Mais avant même cette annonce, le pays s’embrase : émeutes, barricades, violences, et un climat de peur généralisé.

Douala, la capitale économique a connu un week-end d’enfer. À New-Bell, des barricades ont été érigées, des voitures incendiées, et des tirs à balles réelles ont retenti jusque tard dans la nuit. Le gouverneur du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, confirme au moins quatre morts, promettant que « force restera à la loi ».

Les affrontements se sont étendus à Ndokoti et Ndog-Passi. Lundi matin, Douala s’est réveillée coupée du monde, quadrillée par des unités anti-émeutes lourdement armées.

De Garoua à Bangangté, la colère enfle.

La contestation ne se limite plus à Douala. Dans tout le pays, de Garoua à Bandja, des milliers de Camerounais descendent dans la rue. À Bangangté, les slogans fusent : « Paul Biya, libérez ! » . À Garoua, l’opposant Issa Tchiroma Bakary qui revendique sa victoire est acclamé par une foule compacte venue « protéger la vérité des urnes ».

Le Conseil constitutionnel face à l’histoire

Après deux semaines d’attente record, la plus haute juridiction du pays est sous une pression sans précédent. Son verdict ne décidera pas seulement du vainqueur des sept prochaines années, mais peut-être aussi du sort de la nation.

Entre doutes sur la transparence et méfiance envers les institutions, le Cameroun traverse l’une des crises politiques les plus explosives de son histoire récente.

Enjeux : paix ou fracture nationale ?

Le gouvernement devra répondre à plusieurs questions brûlantes : Qui sont les responsables des morts à Douala et ailleurs ? Pourquoi des balles réelles ont-elles été tirées sur des manifestants ? Comment ramener le calme avant que le pays ne bascule ? Comme le dit un proverbe africain cité par un journaliste local : « Quand l’eau déborde, ce n’est pas le barrage qu’on accuse, mais la source. »

Verdict à 11h : entre peur et espoir

Au Palais des Congrès de Yaoundé, la sécurité a été renforcée. Dans les rues, espoir et angoisse se mêlent. Dans quelques heures, le verdict du Conseil constitutionnel pourrait sceller le retour à la paix… ou plonger le Cameroun dans l’inconnu.

DANWE AMOUGOU/ STAGIAIRE.

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