Ousmane A. Djougourou : Qui est ce boss qui suscite tant d’espoir ?

Le nouveau contrôleur général de l’Autorité indépendante de lutte contre la corruption, Ousman Abdramane Djougourou et son adjointe Fatimé Abdelkérim Soumaila, nommés le 07 février dernier, ont prêté serment ce mercredi 19 février 2025 au Palais Toumaï devant la Cour suprême. L’audience, présidée par Samir Annour Adam, a vu la présence du président de la République, Mahamat Idriss Deby Itno, le chef du gouvernement et les présidents de grandes institutions de la République.

Désormais, les deux contrôleurs généraux sont renvoyés à l’exercice de leurs fonctions. Mais avant de les voir en action, nous nous intéressons à Ousman Abdramane Djougourou, qui suscite tant d’espoir et questionnements dans l’opinion publique.

Portrait.

Depuis sa nomination, qui était d’abord spectaculaire, Ousmane Abderaman Djourgourou se démarque par une liberté de ton, qui interroge les observateurs de la vie politique. Il ne mâche pas ses mots pour affirmer la lutte implacable contre la corruption qu’il entend mener. Il avertit tous ceux qui se rendent coupables de détournement ou corruption qu’il les arrêtera sans vergogne. « En dehors d’Allah le tout puissant qui a le garant de ma vie, rien ne m’écartera de mes principes qui sont fondés sur la droiture, la vérité et l’intégrité », a-t-il publié sur sa page Facebook après son installation, clamant l’indépendance de l’institution.

Il mesure bien les responsabilités de ses charges et affirme être conscient des défis qui l’attendent. « Je suis convaincu que malgré les nombreux défis, nous pouvions rêver d’un Tchad de demain, vertueux et débarrassé de la corruption, cette maladie incurable qui plonge des millions de familles tchadiennes dans l’extrême pauvreté et des milliers de diplômés dans un chômage endémique ». Plus tard, après sa prestation de serment, il a fait cas, devant le micro de la presse présidentielle, du poids moral que lui font peser ses responsabilités. « C’est une tâche assez rude parce que demain, nous allons faire face à des délinquants financiers qui peuvent être des parents, des amis, des collègues ».

Mais cela ne semble pas freiner son engagement à laisser ses marques dans cette lutte, seule moyen de limiter l’incurie. Avec un sens pédagogique, il demande à tous ceux qui baignent dans ces pratiques malsaines de fuir sa colère et sa furie « Nous demandons tout de suite, à ceux qui se livrent à cette pratique de la corruption, d’arrêter. S’ils n’arrêtent pas, nous les ferons arrêter ». Car, dit-il, « je ne briserai jamais l’espoir que le peuple tchadien fonde dans ce combat contre les pratiques honteuses de la corruption ». Comme si cela n’était pas suffisant, il précise « je vous rassure qu’il est de ma responsabilité, en tant que citoyen engagé et dévoué pour la cause républicaine, de contribuer à l’amélioration de notre environnement économique et social ».

Pour ceux qui le connaissent Ousman Djougourou est un homme intègre, désintéressé, audacieux, discret, introverti et surtout un homme de principes.

Le parcours de Ousman Abdramane Djougourou

Le 31 octobre 2022, il est nommé directeur général de l’Agence d’administration des zones économiques spéciales (AAZES). Il quitte ce poste le14 février 2024.

Dès 28 février 2022, il a occupé le poste de secrétaire général adjoint de la Présidence de la République. Plus tôt, le 16 mai 2021 jusqu’au 28 février 2022, Ousman Abdramane Djougourou a été le conseiller technique du président de la République aux Infrastructures, aux Transports et chargé de Suivi des Projets et Programmes de Développement. Avant cela, notamment entre le juillet 2020 et mai 2021, il a été le conseiller technique du président de la République, chargé de Suivi des Projets et Programmes de Développement ou encore conseiller technique du président de la République, chargé des Infrastructures et des Transports de mai 2017 à juillet 2020.

Or, jusqu’en mai 2017, Djougourou était cadre supérieur à la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) et analyste des projets de développement dans les six pays de la CEMAC. Entre 2015 et 2016, il travaille en tant qu’expert en Infrastructures au G5 Sahel. Alors qu’il a été directeur des Investissements Routiers au Ministère en charge des Infrastructures et Transports à partir 2012 jusqu’en 2014.

Délégué régional des Infrastructures et des Transports du Centre (Mongo) entre 2008 et 2011, il était auparavant pendant plus d’une année délégué régional des Infrastructures du Nord (FAYA).

Pourtant, il avait entamé sa carrière en 2003, en qualité d’agent de programmation des travaux à la direction de l’entretien routier avant de passer chef de projet à la Division de programmation des travaux à la direction de l’entretien routier à partir d’août 2006, poste qu’il a occupé jusqu’en avril 2007.

Parcours académique et engagement social

En termes d’études, Ousman Abdramane Djougourou est nanti d’un diplôme technique et d’un bac scientifique, avec un cursus universitaire suivant : entre 2000 et 2002, il effectue ses études à l’université nationale du Benin (Complexe polytechnique universitaire) en République du Benin, option Génie Civil. Entre 2004 et 2006, il étudie à l’université du Mali, notamment à l’Ecole nationale d’ingénieurs), option Bâtiment et Travaux Publics, où il obtient en 2006 le diplôme d’Ingénieur de conception en génie civil, option Bâtiment et Travaux Publics à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Bamako (Université du Mali).

Leader depuis ses années d’études dans les organisations estudiantines, il poursuit des activités de bénévolat dans des associations au niveau national, comme par exemple membre de Conseil d’administration de l’Association pour le développement de Darbilia.

Un parcours académique couronné par une expérience professionnelle sans faille assumé, qui lui permet en plus de son intransigeance, à tenir cette institution à la suite de Youssouf Tom, reconnu, lui-même aussi intègre par tous. Après son installation, Ousman Djougourou a affirmé que « mon objectif est de travailler main dans la main avec tous les acteurs de la société (politiques, syndicats, citoyens, organisations de la société civile, religieux, etc.) afin de restaurer la confiance entre le peuple et ses gouvernants ». Pourra-t-il effectivement rétablir espoir aux Tchadiens qui ont marre des promesses ? Il est attendu à l’œuvre car, comme qui le dit, « on reconnaît le vrai maçon au pied du mur ».

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