Le président français Emmanuel Macron a entamé mercredi à Astana un déplacement de deux jours en Asie centrale qui va le conduire successivement au Kazakhstan et en Ouzbékista
Emmanuel Macron a entamé, mercredi 1er novembre, à Astana, un déplacement en Asie centrale, région où la France ambitionne de renforcer sa présence sur fond de course à l’influence entre Russes, Chinois et Européens.
D’abord au Kazakhstan, il se rendra ensuite en Ouzbékistan, deux ex-républiques soviétiques qui comptent parmi les principaux fournisseurs d’uranium de la France.
Peu après son arrivée à Astana, il a appelé à un renforcement du partenariat stratégique avec le Kazakhstan, un pays riche en ressources naturelles, dans un contexte international de « crises et déséquilibres ».
« La vigueur [de notre partenariat] vient démontrer les bons axes stratégiques qui ont été pris mais [aussi] la nécessité de les compléter et les accélérer, ce qui est tout le sens de la visite » et des contrats signés, a-t-il dit au côté de son homologue kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, avec lequel il doit signer des contrats dans les secteurs pharmaceutique et aéronautique notamment
« La France est notre partenaire clé et fiable dans l’Union européenne », a indiqué de son côté le dirigeant kazakh, selon des propos rapportés par l’administration présidentielle kazakhe dans un communiqué.
Le chef de l’État, qui est accompagné d’une importante délégation économique dont les PDG d’EDF (électricité), Suez (eau) et Orano (uranium), ouvrira aussi avec son homologue un forum d’affaires franco-kazakh.
Emmanuel Macron rencontrera ensuite des étudiants à l’université, avant de s’envoler pour l’Ouzbékistan voisin où il passera la journée de jeudi.
Un pré-carré russe courtisé
La France est déterminée à imprimer sa marque politique et économique dans la région. Elle est sur les rangs pour le projet de première centrale nucléaire au Kazakhstan, dont la construction doit être tranchée par référendum d’ici la fin de l’année.
Les métaux critiques, indispensables à la transition énergétique et dont la région est riche, figurent aussi en bonne place dans les discussions avec les deux pays. Le spécialiste de l’uranium Orano, qui exploite déjà une mine au Kazakhstan, veut également accroître sa présence.
La France est le cinquième investisseur étranger au Kazakhstan, devant la Chine, du fait notamment de l’implantation du groupe pétrolier TotalEnergies, qui exploite conjointement l’important gisement de Kachagan en mer Caspienne.
Les échanges bilatéraux se sont élevés à 5,3 milliards d’euros en 2022, pour l’essentiel dans les hydrocarbures. Le Kazakhstan fournit aussi à la France près de 40 % de son uranium.
L’Asie centrale, longtemps un pré-carré russe, est ardemment courtisée par les grandes puissances à un moment où la Russie est accaparée par son offensive militaire en Ukraine.