Une bataille judiciaire est en cours, dans le Sud de la France, autour d’un masque rarissime du XIXe siècle ramené par un ancien gouverneur colonial français, probablement lors d’une tournée au Gabon. Le masque, acheté 150 euros par un brocanteur, a été revendu aux enchères pour plus de 4 millions l’an dernier. Depuis, ses anciens propriétaires ont porté plainte. Désormais, l’État gabonais a aussi saisi la justice française pour demander l’annulation des ventes et sa restitution.
Deux avocats se sont présentés mardi devant le tribunal d’Alès, dans le Sud de la France, pour représenter le gouvernement de transition du Gabon.
Ils souhaitent l’annulation des ventes successives de ce masque rarissime, dont il ne reste qu’une dizaine d’exemplaires dans le monde, ainsi que son rapatriement au Gabon, et la consignation des fonds.
Au départ, la justice a été saisie par le couple d’octogénaires qui possédait le masque en bois sculpté, apanage d’une société secrète du peuple Fang, au Gabon, avant de le vendre à un brocanteur, il y a deux ans pour 150 euros
Vendu aux enchères pour quatre millions d’euros
Quelques mois plus tard, le masque était vendu aux enchères pour plus de quatre millions. Le couple demande donc l’annulation de la vente. Et à défaut de pouvoir récupérer l’objet de leur aïeul, la valeur du masque à l’issue de la vente aux enchères.
En parallèle, en septembre, l’État du Gabon a aussi déposé une plainte pour recel à Montpellier, quelques mois après un collectif, dénommé Gabon Occitanie. Alors qu’ils demandent sa restitution, les avocats regrettent que l’on ignore désormais où se trouve le précieux masque, acheté par un collectionneur anonyme.
RFI