À son retour en Ouganda, jeudi, le dirigeant du principal parti d’opposition du pays, Bobi Wine, a été arrêté par des agents de sécurité puis assigné à résidence. L’ancien chanteur a fait l’objet de multiples interpellations ces dernières années et les rassemblements de ses partisans sont régulièrement dispersés.
Le dirigeant du principal parti d’opposition en Ouganda, Bobi Wine, affirme être assigné à résidence après avoir été arrêté, jeudi 5 octobre, par des agents de sécurité à son retour d’une tournée à l’étranger.
Ancien chanteur, Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, était le principal rival du président Yoweri Museveni – qui dirige le pays d’Afrique de l’Est d’une main de fer depuis 1986 – à la présidentielle de 2021 à la tête de la NUP.
Bobi Wine a été arrêté « par des agents du régime dès son atterrissage à l’aéroport » d’Entebbe, a écrit sur X (ex-Twitter) David Lewis Rubongoya, secrétaire général de la Plateforme d’unité nationale (NUP), avec une photo montrant un homme entouré par deux personnes.
« Humiliant »
« Je suis assigné à résidence. Les soldats et les policiers sont partout », a déclaré devant des journalistes Bobi Wine dans l’enceinte de sa maison de Magere, dans le nord de la capitale Kampala. « Dès que j’ai atterri, des sbires (du régime) m’ont attrapé, traîné, m’ont tordu les mains et m’ont emmené dans une voiture », a-t-il poursuivi, soulignant que cela avait été « humiliant ».
Bobi Wine a également affirmé qu’au moins 300 de ses partisans « ont été arrêtés, dont des dirigeants » de son parti, la Plateforme d’unité nationale (NUP). L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier ces informations de manière indépendante.
« Nous condamnons cela et nous allons faire tout notre possible pour que ces innocents soient libérés », a-t-il conclu.
L’opposant à la tête de la NUP était arrivé à l’aéroport d’Entebbe jeudi matin en provenance d’Afrique du Sud via Kigali, la capitale rwandaise, après une tournée visant à promouvoir un documentaire sur lui diffusé par National Geographic et intitulé « Bobi Wine : le président du peuple ».
Bobi Wine « a été escorté avec succès par notre équipe de sécurité depuis Entebbe jusqu’à son domicile (…) Il est arrivé chez lui vers 11 h 20 et se trouve avec sa famille et ses amis », a de son côté affirmé sur X (ex-Twitter) la police ougandaise, photos de l’opposant à l’appui, sans préciser s’il était assigné à résidence.
Un important dispositif policier a été déployé autour de l’aéroport d’Entebbe, situé à environ 40 kilomètres au sud de la capitale Kampala. Les partisans de Bobi Wine avaient prévu de l’accompagner en masse à son domicile au nord de la capitale pour l’accueillir chez lui, mais la police a déclaré que de tels rassemblements étaient illégaux.
En septembre, la police ougandaise avait annoncé suspendre une campagne nationale de mobilisation lancée par la NUP en raison de troubles à l’ordre public. Les autorités avaient pourtant autorisé quelques jours auparavant cette opération lancée par la NUP, une décision inédite dans ce pays où l’opposition est sévèrement contrôlée.
« Mascarade »
Le président ougandais, Yoweri Museveni, a été réélu en 2021 pour un sixième mandat au terme d’une campagne violente marquée par le harcèlement et l’arrestation de personnalités de l’opposition. L’ancien chanteur, qui avait officiellement recueilli 35 % des voix, avait qualifié de « mascarade » le résultat de la présidentielle.
SOURCE. FRANCE24