TAHIR HAMID NGUILIN

Ministre des Finances, du Budget et des Comptes publics

Le grand argentier de la Transition

Le slogan « L’Homme qu’il faut à la place qu’il faut » lui va comme un gant. Tout porte à croire que le ministère des Finances a été taillé à sa mesure. Et pour cause. Tahir Hamid NGuilin (THN) est un financier chevronné qui mène sa barque avec brio depuis sa nomination le 30 juin 2019 par feu Maréchal Idriss Deby Itno qui avait une grande admiration pour le jeune prodige de la République. Après le décès tragique du Maréchal, le 20 avril 2021, le Président du Conseil Militaire de Transition, le Général de corps d’Armée Mahamat Idriss Deby Itno ainsi que le Premier Ministre de la Transition, Pahimi Padacke Albert se sont entendus pour le reconduire à ce poste clé de la transition qui venait de voir le jour avec des enjeux financiers importants.

En effet, lors de la 76 ème Assemblée générale de l’ONU ouverte le 14 septembre 2021 à New-York, le président de la République a annoncé dans son discours que la feuille de route de la transition était estimée à 1,3 milliards de dollars soit près de 1000 milliards de FCFA. Evidemment, une somme aussi astronomique était hors de portée du Tchad et nécessitait donc en urgence une mobilisation financière inédite tant au niveau local qu’auprès des partenaires financiers. C’est alors que le grand argentier THN a joué un rôle de premier plan afin de maintenir le cap avec des ressources issues à la fois des services de son ministère, principalement les douanes et les impôts et des partenaires au développement.

Il faut reconnaître que la transition intervenue dans un contexte de contraintes majeures liées à la chute des cours du pétrole, d’une part, et de la crise sécuritaire d’autre part, avait besoin d’un technicien de haut vol au ministère des Finances et du Budget, en l’occurrence THN.

Les 18 mois prévus par la charte de transition étant écoulés, le Dialogue National Inclusif et Souverain a eu lieu sans que l’Etat ne se plaigne du manque de financement. On peut donc conclure que le Ministre des Finances, qui était au four et au moulin, a réussi son pari. Par conséquent, rien d’étonnant qu’il ait été renommé à son poste dans le nouveau gouvernement de la deuxième phase de la transition fixée à 24 mois. Cette fois-ci, il a un autre défi et non des moindres à relever : mettre en application les recommandations et résolutions du DNIS, autrement dit, accompagner financièrement l’organisation des élections à venir, le référendum sur la forme de l’Etat etc.

Aujourd’hui âgé de 45 ans, il faut jeter un coup d’œil sur son parcours professionnel et les brillantes études qu’il a entreprises pour comprendre que l’homme a les épaules assez larges et la tête bien faite pour affronter les missions que le gouvernement lui confie. Après ses études secondaires, THN embrasse aussitôt le domaine monétaire. Il s’inscrit à la prestigieuse Université Catholique de l’Afrique Centrale (UCAC)  de Yaoundé où il sort nanti d’une maîtrise en sciences et techniques comptables. Très tôt doté d’une grande ambition et assoiffé de connaissances, il passe un concours pour intégrer le centre de formation des cadres supérieurs de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) où il sort major de sa promotion. « La seule grandeur authentique, celle de l’effort » dit Gilbert Coquette. En effet, les efforts que M. NGUILIN a consentis lui ont permis d’être affecté directement au sein du corps des Inspecteurs de ladite Banque centrale, chargés d’assurer un contrôle et une surveillance internes permanents des activités de l’institution financière. Au cours de cette première expérience professionnelle, il fait montre de performances et de qualités indéniables, notamment d’intégrité, de rigueur et d’efficacité. Tant et si bien que son pays le rappelle pour lui confier d’importantes fonctions. 

S’ensuit une fulgurante carrière nationale : Directeur Général du Trésor (2005-2006) ; Directeur Général des Impôts (2006-2008 : tout en étant pendant 9 mois à la fois Directeur Général du Trésor par intérim) et Directeur Général de la Société des Télécommunications du Tchad (SOTEL-TCHAD) de janvier 2009 à juin 2010.

En même temps qu’il dirige ces régies financières, Tahir Hamid Nguilin siège ès-qualité comme administrateur représentant le Tchad au sein du conseil d’administration de la BEAC (2005-2007), membre du tout premier Comité de Politique Monétaire de la BEAC (2007-2009) et administrateur représentant le Tchad aux conseils d’administration des sociétés TOTCO et COTCO, les deux entreprises tchadienne et camerounaise chargées de transporter le brut tchadien sur le marché international. 

Auréolé de ses passages remarquables à la tête du Trésor, aux Impôts et à la SOTEL, il se voit confier, en juin 2010, le prestigieux poste de Vice-Gouverneur de la BEAC par la Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC, sur proposition du gouvernement tchadien. Il cumule ses nouvelles responsabilités avec les fonctions de Vice-Président du Comité de Politique Monétaire de la BEAC, de Président suppléant de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC), de Président du Comité sous-régional de surveillance des systèmes de paiements et d’Administrateur de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC).

 En 2016, THN regagne le pays de Toumaï où il est nommé à la tête de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) pendant que le secteur pétrolier fait face à une grave chute des cours du baril. Mais les défis, ce père de famille les affectionne et impulse déjà une nouvelle dynamique à la SHT. Sur sa lancée, il conduit les équipes de négociation de la dette contractée auprès de Glencore. Celle-ci sera restructurée avec succès et le satisfecit du FMI.

Dans le même temps, il conduit d’importants projets, notamment la mise en production du champ pétrolier et gazier.

De toute évidence, le chef du département des Finances exerce son métier depuis une vingtaine d’années avec intégrité, rigueur et professionnalisme. Ses collaborateurs disent de lui qu’il est très méthodique et rigoureux au travail car pour lui, seul le travail bien fait mérite d’être salué. Tout au long de sa carrière, il a réalisé plusieurs projets notamment la sécurisation des recettes fiscales et douanières. Ces projets ont contribué de près ou de loin au développement économique du Tchad.

Sur le plan politique, il a choisi d’intégrer le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) où il a travaillé côte à côte avec le feu maréchal Idriss Deby Itno. Il a naturellement soutenu la campagne présidentielle de 2020. Ce grand homme personnalise la simplicité politique et surtout la discrétion des grands hommes intelligents qui sont prêts à se mettre au service de tout le monde par amour de sa patrie et pour son parti. Le chef de l’État l’a surtout côtoyé durant les rudes négociations avec le Suisse Glencore pour le rééchelonnement de la dette qui étouffait le Trésor public. Une grande confiance régnait entre ces deux hommes politiques.

La même confiance règne encore entre le Président de la Transition et son ministre des Finances, du Budget et des Comptes publics. Cette fois-ci, les regards sont tournés vers l’horizon 2024-2025 où auront lieu les prochaines élections présidentielles.

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