La Commission électorale indépendante de Côte d’Ivoire a annoncé lundi soir les résultats compilés des élections locales de samedi pour 30 régions (sur 31) et 199 communes (sur 201). Le parti au pouvoir l’emporte dans 123 municipalités et 25 régions.
Le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire est sorti largement vainqueur des élections locales de samedi, se plaçant en position de force à deux ans de la présidentielle, selon des résultats quasiment définitifs annoncés par la Commission électorale indépendante (CEI), lundi 4 septembre au soir.
Le président de la CEI Ibrahim Kuibiert a annoncé à la télévision nationale les résultats compilés pour 30 régions (sur 31) et 199 communes (sur 201). Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) l’emporte dans 123 municipalités et 25 régions.
Les deux principales formations d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui s’étaient alliées dans de nombreuses localités, obtiennent 34 communes et 4 régions, le reste revenant à des candidats indépendants.
La participation s’est élevée à 44 % pour les régionales et 36 % pour les municipales, des taux similaires à ceux de la précédente élection en 2018.
Une large majorité des ministres et cadres du RHDP ont été élus, y compris dans des zones où le scrutin s’annonçait disputé. Le ministre de la Jeunesse Mamadou Touré, figure montante du parti, l’a notamment emporté dans l’importante région agricole du Haut-Sassandra (centre-ouest) contre une alliance de l’opposition.
Anne Ouloto, ministre de la Fonction Publique, a de son côté gagné dans le Cavally (ouest) face à Hubert Oulaye, un proche de Laurent Gbagbo. Le Premier ministre Patrick Achi (Mé, sud) et le ministre de la Défense Téné Birahima Ouattara (Tchologo, nord) ont confortablement gagné dans leurs régions. Le président du Sénat, Jeannot Ahousso Kouadio fait toutefois partie des candidats de la majorité battus, dans la région du Bélier (centre).
Des irrégularités dénoncées par l’opposition
Le scrutin s’est déroulé dans le calme, et le président de la CEI a appelé lundi soir les candidats à respecter les résultats et à « ne pas s’adonner à la violence ». Quelques altercations et des retards ont été observés dans certains bureaux de vote, et des urnes ont été saccagées à Sarhala (nord) empêchant la proclamation des résultats, selon le président de la CEI.
Dans le riche quartier des affaires d’Abidjan, l’entourage du candidat du RHDP Fabrice Sawegnon, battu comme en 2018 par son adversaire, le sortant Jacques Ehouo (PDCI), a assuré à l’AFP avoir noté « des bourrages d’urnes massifs » et dénoncé un « simulacre d’élection ». Et à Yopougon, commune où le président de l’Assemblée nationale Adama Bictogo (RHDP) l’a emporté, les deux candidats d’opposition battus ont également dénoncé des irrégularités et rejeté le résultat.
L’issue de ce scrutin local place le RHDP en position de favori avant la présidentielle de 2025 pour laquelle le président Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, n’a pas encore indiqué s’il était candidat à un quatrième mandat.
Avec AFP