Une mission conjointe des autorités tchadiennes, conduite par Hamid Djimino Djouma, Directeur Général du Conseil des Chargeurs du Tchad, a récemment sillonné plusieurs régions du pays pour inspecter les postes de contrôle douaniers, afin de renforcer la sécurité, la fiscalité et la fluidité du commerce transfrontalier.
De Ndjamena à Bongor en passant par Moundou et Kouteré à la frontière avec le Cameroun, puis de Doba à Koumra et Sarh dans le Moyen-Chari, cette initiative vise à analyser et à améliorer l’environnement des affaires, tout en identifiant les principaux obstacles qui entravent la libre circulation des biens et des personnes.Le déplacement, effectué du 21 au 27 avril, a rassemblé une délégation composée de représentants du ministère des Transports, des douanes, de la gendarmerie, du port-synthèse du Cameroun ainsi que du bureau national du fret terrestre.

Lors des échanges avec les opérateurs et syndicats locaux, plusieurs dysfonctionnements ont été soulignés. Multiplication des syndicats complices de trafics informels, insuffisance d’espaces de stationnement empêchant un stockage adéquat, et violences physiques aux points de contrôle, notamment sur les balances de pesée. Les transporteurs dénoncent aussi la multiplication des postes de contrôle, une trentaine entre Douala et la frontière tchadienne, qui ralentissent considérablement les formalités douanières, générant des tracasseries et des frais supplémentaires.

Les responsables des contrôles, par ailleurs, se montrent inquiets face à l’attitude insolente de certains conducteurs face aux accusations de surcharge, soulignant la nécessité d’appliquer avec rigueur la réglementation pour préserver l’intégrité des infrastructures routières. Un point noir majeur est l’existence de deux postes de contrôle douanier fictifs, qui opèrent encore illégalement, accentuant la méfiance entre autorités et opérateurs économiques.Sur le plan infrastructurel, le manque criant d’espaces de stationnement à Kouteré a été dénoncé, ce qui oblige les camions à stationner sur les voies publiques, perturbant la circulation. La lenteur des formalités douanières, notamment au pont de Moundou à N’Djamena, et les défaillances des balances impliquées dans le contrôle des poids ont également été évoquées.En outre, la mission a visité le nouveau pont reliant Bongor à Yagoua, une infrastructure cruciale dont l’inauguration le 28 avril, symbole de progrès pour le développement économique régional. Cependant, la persistance des tracasseries douanières demeure un frein à l’efficience du transport transfrontalier, fragile en raison de ces dysfonctionnements.De son côté, le chef du bureau de Kouteré, Adam Biebry Sogar, a insisté sur la nécessité de respecter la réglementation, notamment sur la surcharge, pour éviter de dégrader davantage les routes. La mission du Conseil des Chargeurs du Tchad (COC-TCHAD) poursuit son engagement pour une meilleure collaboration entre contrôleurs et opérateurs, en vue d’assurer une circulation plus fluide, plus sûre, et un environnement favorable à la croissance économique du pays.Au-delà de l’inspection sur le terrain, la délégation a aussi rencontré les autorités régionales de Koumra dans le Mandoul, où les doléances principales portent sur la rareté du carburant, les frais de dédouanement liés à la distance, ainsi que la gestion contestée du fonds de bascule. Lors d’échanges à Koumra, le chef de la mission Hamid Djimino Djouma, par ailleurs Directeur Général du Conseil des Chargeurs du Tchad, a réaffirmé l’objectif de favoriser la conciliation entre acteurs et administration douanière, afin d’assurer la sécurité, la fiscalité et la préservation des recettes, tout en accentuant la convergence des efforts pour une meilleure gouvernance du secteur.En outre, certains progrès sont visibles, notamment avec l’ouverture du nouveau pont, la mission souligne la nécessité d’actions concrètes pour éliminer les contrôles fictifs, améliorer la gestion des infrastructures et réduire les tracasseries qui entravent la dynamisation des échanges entre le Tchad et ses voisins. La démarche s’inscrit dans une volonté affirmée de renforcer la coopération économique régionale et de créer un environnement de commerce plus transparent et plus efficace.
Ngakoutou Mathurin